
Mis à jour le 3 décembre 2018
| Bretagne , Food & coutumes
Publié le 2 février 2013
Après les galettes, voici venu le temps des crêpes. Cette année, on fêtera la Chandeleur le samedi 2 février. C’est le moment de sortir vos poêles du placard et de réveiller le Breton qui sommeille en vous !
Le mot « Chandeleur » tire son nom du mot chandelle. Du temps des Romains, les citoyens parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux en l’honneur du dieu Pan. Au Ve siècle, le papa Gélase a christianisé cette fête païenne en l’associant à la date de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem et à la purification de la Vierge. Il fixa la date de cette célébration 40 jours après Noël. Le jour de la Chandeleur, les croyants prenaient un cierge à l’église et le ramenaient chez eux. Il ne fallait pas que le cierge s’éteigne avant d’être arrivé à la maison.
En février, les semis d’hiver commençaient. Dans les campagnes, on se servait du surplus de farine pour confectionner des crêpes. Le pape Gélase (encore lui !) les faisait distribuer aux pèlerins qui arrivaient à Rome pour commémorer la Purification de la Vierge.
Les plus superstitieux pensaient que s’ils ne cuisinaient pas de crêpes à la Chandeleur, le blé serait carié pour l’année… Mieux valait mettre la main à la pâte.
D’ailleurs, en faisant les crêpes, il est de bon ton de respecter une autre coutume, celle de la pièce d’or. Dans les campagnes, on faisait sauter la première crêpe de la main droite en tenant une pièce d’or dans la main gauche. La pièce était ensuite enroulée dans la crêpe avant d’être déposée en haut d’une armoire. L’année suivante, on récupérait les débris de la crêpe et on offrait la pièce d’or au premier pauvre venu. Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d’avoir de l’argent toute l’année. On le voit, la confection des crêpes avait une portée hautement symbolique… et économique !
Les crêpes et les Bretons
Selon la légende, une fermière maladroite aurait renversé de la bouillie de sarrasin sur un galet brûlant dans la cheminée. D’où l’appellation « galette bretonne ». En Haute-Bretagne, la galette est préparée avec du sarrasin et se déguste plutôt salée, avec du beurre, un œuf, du lard ou une saucisse. En Basse-Bretagne, on mange plutôt des crêpes au froment, sucrées.
Quant à la crêpe dentelle, on en attribue l’invention à Marie-Catherine Cornic (1893). Cette ménagère oublia sa crêpe sur le feu. Au lieu de la jeter, elle l’enveloppa autour d’un couteau. Après plusieurs mises au point et ajustements, cette erreur donna naissance à la biscuiterie Gavotte, à Quimper.
Entre amis ou avec vos enfants, la confection des crêpes est toujours un grand moment de convivialité, dont il serait dommage de se priver. Au moment de passer derrière les fourneaux, chacun y va de son commentaire sur la MEILLEURE recette de crêpes. Les Bretons ont, naturellement, une certaine autorité en la matière. La recette ci-dessous ne fleure pas bon le sel de Gérande, mais sort tout droit d’un livre de vraie petite fille modèle, j’ai nommé Martine fait la cuisine.
Pour 4 personnes
250 gr de farine — 4 œufs — une pincée de sel — 50 gr de beurre ramolli — un demi-litre de lait — une noix de levure
Préparation de la pâte
1. Mettre la farine dans un plat creux — 2. Faire une fontaine au centre de la farine et y déposer les jaunes d’œufs, le sel et le beurre — 3. Mélanger le tout et délayer en versant le lait tiède — 4. Ajouter la levure (délayée auparavant dans un peu d’eau ou de lait tiédis) et les blancs d’œufs battus en neige — 5. Déposer la pâte semi-liquide près d’une source de chaleur et la laisser lever.
Cuisson
1. Graisser une poêle, la chauffer très fort — 2. L’enlever un moment du feu et verser une mince couche de pâte — 3. Laisser roussir — 4. Retourner la crêpe avec une spatule ou, si vous êtes adroite comme Martine, en la faisant sauter dans la poêle — 5. Servir chaud saupoudré de sucre blanc ou roux.
Image à la Une : Shutterstock / © Dream79