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Interview de Globestoppeuse – Partie 2

Interview de Globestoppeuse – Partie 2

Mis à jour le 26 novembre 2018 | , , ,
Publié le 1 avril 2012

Vous avez fait la connaissance d’Anick-Marie, globestoppeuse intrépide. Voici la deuxième partie de son interview, où elle nous raconte son amour pour le stop et nous donne plein de bons conseils pour partir à l’aventure. Partie 2.

– Tu as lancé ton blog le 6 février 2011, pourquoi avoir attendu autant ? On voit que tu es une voyageuse chevronnée !

Je n’avais pas songé à me faire une place sur la toile francophone, tout simplement. J’ai un blog perso très intime depuis des années et ça me suffisait pour maintenir le contact avec mes potes, peu importe où j’étais. Pendant longtemps, j’ai dédié une grande partie de mon temps à CouchSurfing, en conférences, en intervention en ligne, à détecter des arnaqueurs, à arbitrer des conflits et à conseiller des gens. Puis, en devenant modératrice du forum CS Hitchhikers, je me suis retrouvée impliquée auprès d’Hitchwiki et de Trashwiki. J’ai acquis une bonne réputation dans les milieux néo-nomades européens, mais je n’avais jamais publié quoi que ce soit en français. La décision de fonder la Globestoppeuse et de publier des billets en français exclusivement est très liée à la publication prochaine de la Bible du grand voyageur. J’ai senti qu’il y avait très peu de gens dans ce créneau et qu’il y avait un manque à combler. Et plus d’un an plus tard, je le constate toujours. Nous ne sommes qu’une dizaine peut-être, à divers degrés, et je suis sans doute la seule fille…

– Tu parles assez peu de tes expériences de voyage, mais partage plus les informations du grand monde des voyageurs. Pourquoi ?

Mon expérience sera toujours limitée à ma petite personne. Je sais que j’ai une personnalité bien à moi, des craintes bien à moi, des trajectoires particulières… Limiter le blog à mes propres expériences, c’est me glorifier et ajouter à la masse des blogs de voyage, ce dont je ne vois pas l’intérêt : ma réputation est solidement établie. Par contre, représenter les techniques du voyage alternatif dans leur diversité, c’est selon moi rendre justice à des milliers de voyageurs qui essayent de barouder différemment, qui sortent de leur zone de confort et changent le monde à leur manière.

Toutefois, il est vrai que j’aime bien partager mes expériences. Peut-être qu’un jour j’aurai la patience de mettre une plus grande partie de mes aventures par écrit ? Si oui, je me tournerai sans doute plutôt vers la publication d’un livre que vers les billets en ligne.

– Raconte-nous ton premier stop…

À 16 ans, j’ai passé un été à me balader d’un coin à l’autre du Québec. À cette époque, je clavardais assidûment sur IRC et j’en ai profité pour rendre visite à plusieurs autres ados rencontrés en ligne. J’ai fait ma première expérience entre Matane et Rimouski avec un ami, puis on est restés coincés et on a fini par se trouver un covoiturage jusqu’à Québec. À l’époque, nous ne savions pas que le spot idéal se trouvait à moins d’un kilomètre de là…

J’ai fait du stop par moi-même beaucoup plus tard, depuis Copenhague en 2003, aux débuts de ma « carrière nomade ». Ce fut une révélation.

– Le Canada, c’est le pays du stop ? Ce n’est pas interdit comme dans certains états aux USA ?

Ça dépend. Le stop y est répandu surtout en Acadie et dans les provinces maritimes, puis aussi sur la côte ouest, en Colombie-Britannique. Comme dans la plupart des pays développés, le stop est interdit partout où les piétons ne peuvent aller, comme en bordure des voies rapides. Il est donc principalement pratiqué en bordure des rampes d’entrée des autoroutes ou sur l’équivalent des routes nationales.

– Fait-on du stop différemment selon les pays ? Est-on perçu de la même manière ?

Les pratiques diffèrent surtout en fonction de la culture automobile locale, je crois. Bien sûr, les gestes peuvent différer, mais ça ne veut pas dire que le stop change. Dans certains pays, le concept même de stop est étranger, tandis que dans d’autres, c’est une forme de transport en commun ad hoc où il est attendu que le stoppeur défraie sa part des coûts  du trajet. La meilleure façon de se tenir au fait des particularités locales est de consulter Hitchwiki et de voir ce que les autres en disent…

Anick-Marie de Globestoppeuse

Anick-Marie de Globestoppeuse      © AMB

– Un grigri que tu emmènes partout ?

Un petit Bouddha de fonte, histoire de voyager léger. Un bouchon de liège, pour compenser, sur lequel est inscrit « Une passion et des hommes », clin d’œil d’une copine dans la restauration qui connaît mes histoires amoureuses…

– Un pays favori et un pays détesté ?

La Turquie pour ses saveurs et ses musiques, pour son hospitalité et ses passions.

Les États-Unis pour sa malbouffe et ses aéroports, pour son idéalisme nombriliste et mon manque d’expériences positives sur son territoire…

– La plus belle rencontre en stop ?

Je dis souvent que les meilleures rencontres sont à deux doigts d’être les pires. Ce que des cela signifie, c’est que certaines personnes sont étranges et ont vies tellement particulières qu’il m’est presque inconcevable de me mettre à leur place. Sans entrer dans les détails, je dirais que mes expériences les plus intenses furent avec un soldat d’ex-Yougoslavie qui s’adonnait aux combats extrêmes, avec des receleurs de voitures volées Arméniens en France, avec un homme en liberté conditionnelle pour meurtre, avec une strip-teaseuse Suisse qui m’a amenée à son boulot… Ça vous donne une idée !

– Le pays où tu rêves de faire du stop

Je rêve de l’Asie Centrale, de tous les « stan »,  la steppe, la Mongolie, les tentes, les chevaux, décrocher de l’Internet pour vrai et sortir de ma zone de confort. C’est ce que je ferai sans doute à partir de l’été 2013…

– Tu lis des guides de voyage ? des blogueurs ? Lesquels ?

Je lis assez peu lorsque je suis sur la route. Je suis cependant une fidèle lectrice des aventures de Jérémy Marie et de Juan Pablo Villarino (en anglais et en espagnol), deux auto-stoppeurs sur la route depuis des années.  J’aime me réconforter dans les aventures de Lily Barlow, une grande aventurière australienne à la plume agréable. Pour les guides de voyage, je suis une grande infidèle et attrape le premier qu’on me file. J’aime lire les premières sections sur l’histoire et la politique plus que les portions plus géographiques.

Vous pouvez aussi consulter mes lectures et mes critiques sur GoodReads.

– Les 10 commandements du bon auto-stoppeur ?

Avoir toute sa tête : ne pas consommer d’alcool ou de drogues avant de partir
Premier arrivé, premier parti : respect et entraide entre auto-stoppeurs)
Nous sommes tous conducteurs : choisir un endroit où il peut s’arrêter sans danger.
Rester patiemment heureux au bord de la route, garder une bonne attitude
Boucler sa ceinture chaque fois que possible
Demeurer alerte pour préserver sa sécurité sans paranoïer
S’adapter aux besoins de notre bienfaiteur : écoute, conversation, silence, débat, etc.
Garder son calme : réagir rationnellement face à des propos racistes, sexistes ou des propositions à caractère sexuel
Négocier le point où l’on sera déposé
Être courtois et démontrer de la gratitude

– Tu fais des conférences sur le voyage solo au féminin. Passes-tu en France bientôt ?

Oui ! Je serai à Paris le 14 avril dans le cadre du festival Partir Autrement d’Aventure du Bout du Monde et à Lyon le 20 avril avec mes collègues d’Handicap au vent, auto-stoppeurs en fauteuil roulant !

Anick-Marie de Globestoppeuse

Anick-Marie de Globestoppeuse      © AMB

Si vous aimez cette interview faites aussi la connaissance de Vizeo, Dji Supertramp, de Romain World Tour et de Madame Oreille.