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Julie Sarperi, carnets de traverse

Julie Sarperi, carnets de traverse

Mis à jour le 30 novembre 2018 | , , ,
Publié le 17 juillet 2011

Elle sort de son sac un petit tas de photos. Une série de polaroids, coincés entre des élastiques. Ceux-là, elle les a pris à Sumatra. Il y a dans ces clichés un petit côté suranné, hors du temps. Tout à fait charmant. Elle en a bien d’autres, mais elle ne les a pas apportés : Amsterdam, Helsinki, le Japon,… Mais ceux-là on peut quand même les voir, dans ses carnets de voyage. Sauf que Julie et le dessin, ça fait deux. Une des raisons pour lesquelles elle a fait des carnets de voyage digitaux. Les carnets de traverse, de leur petit nom, que l’on parcourt librement, devant son écran. Des photos, des mots, des sons, des impressions. Tout cela n’empêche pas d’être poétique. Bien au contraire…

Le carnet de voyage, c’est quelque chose qui t’a toujours attirée ?

J’ai toujours voulu en faire mais c’est venu petit à petit, en fait. Dessiner, écrire,… c’était une sorte de pulsion créative dont je ne savais pas trop quoi faire. Mais la vérité, c’est qu’au début c’était nul… vraiment ! Ma famille n’est pas du tout de ce milieu-là et moi je suis scientifique à la base donc je n’avais pas vraiment la fibre. J’ai dû attendre d’en faire mon métier pour en faire quelque chose de présentable, dont je n’avais pas honte ! Faire du polaroid ça m’a bien débloquée, en fait. Il y avait une certaine instantanéité. Je n’étais pas assez bonne en dessin et avec le polaroid, j’étais plus satisfaite de ce que je faisais. Ca a donc réellement commencé avec mon voyage à Amsterdam, il y trois ou quatre ans. Ca a vraiment été le premier que j’ai fait et que j’ai publié.

Comment procèdes-tu, pour fabriquer tes carnets de voyage ?

J’essaie d’abord de prendre des notes sur place. Je préfère à chaud, parce ce que c’est plus précieux ainsi, c’est un ressenti. Ensuite, pour bâtir les carnets je pars tantôt des textes, tantôt des photos. Pour Amsterdam, j’ai d’abord pensé aux thèmes que je voulais aborder et à ce qui me marquait dans cette ville : le froid, la pluie, les canaux, le quartier rouge,… Ensuite, j’ai fait des petits textes, puis des photos pour les illustrer. Pour le Japon, c’est un peu pareil mais c’était beaucoup plus travaillé. Une fois rentrée avec mes clichés et mes notes, je suis partie d’un livre du 11e siècle, rédigé par une dame d’honneur de la cour impériale de Kyoto, qui recensait dans un carnet une série d’énumérations qu’elle notait, comme ça : le nombre de lacs, les choses qui rendent heureux, les monts,… Ce n’est absolument pas exhaustif et ce sont juste les trucs auxquels elle a pensé. A mon retour, je m’en suis inspirée et j’ai fait des chapitres avec « les gens que l’on croise », « les choses que l’on photographie sans raison », « les arbres », etc.

Tu te balades avec ton polaroid. Ca doit changer le contact avec les gens, non ?

Oui, leur réaction est différente. Si tu leur pointes un énorme réflex sur la tête ou un vieux polaroid bizarre, ils vont pas avoir la même réaction ! Souvent, ça donne une certaine sympathie, une curiosité. Mais comme l’image met une minute à apparaître, au début ils croient que ça ne marche pas et ils sont tous déçus. Puis quand elle sort c’est l’excitation. Souvent, ils remuent frénétiquement la photo… et laissent une marque de pouce sur l’image ! Mais j‘aime bien, ça me fait une signature en plus, ça rend le truc encore plus précieux. Parfois, ils signent le polaroid et mettent leur prénom. J’essaie vraiment d’avoir ce contact avec les gens, même si on ne parle pas la même langue. On dit que l’image est un langage universel et c’est vrai !

Cela doit créer des situations marquantes ou cocasses…

Oui, à Sumatra notamment. Une fois, je voulais prendre en photo de vieux camions avec des peintures marrantes et un type s’est mis entre les camions et moi, comme ça. Il me regardait, comme chez le photographe, et il a posé comme dans un photomaton… puis il a insisté pour avoir son exemplaire ! Je lui ai donné. Il y a aussi cette famille que j’ai croisée, toujours à Sumatra. On passait en moto et les enfants étaient tous attroupés autour d’une porte. On s’est arrêtés et quand le premier polaroid est sorti, c’était la frénésie ! Les parents sont sortis timidement et je leur ai donné un cliché. Ils étaient tellement contents, ils se sont illuminés. J’aime à penser que ce cliché est précieux pour eux, qu’il est affiché dans leur salon… Ca fait un genre de petit lien qui reste. C’est pas simplement « je prends un photo et je m’en vais », où tu as l’impression de voler un peu les trucs. Là, c’est un échange.

Que cherches-tu avant tout, dans les destinations que tu choisis ?

La différence. Et puis c’est jamais très réfléchi, c’est plutôt impulsif en fait. J’essaie aussi de pas trop me renseigner sur le pays avant de partir. J’imagine que je passe à côté de trucs, mais j’aime bien garder la fraîcheur du regard quand j’arrive. J’aime bien le côté hasardeux. En général, je prends la chambre dans la ville où on arrive et c’est tout. Après, c’est au gré des rencontres, du hasard. Le côté instinctif, aléatoire, est important. Ca me ressource vraiment de faire ça. Parce que j’essaie, dans la vie de tous les jours et dans le voyage, de ne pas être toujours sur des rails…

Et ton prochain voyage, ce sera vers quel pays ?

L’Islande. Ca a l’air d’un bout du monde et j’aime bien ça. J’aime bien les bouts du monde, les extrêmes. Ca fait toujours rêver les voyageurs, d’ailleurs… C’est comme quand tu construis un puzzle et que tu commences par les coins : ça met des contours, pour mieux savoir où on se trouve ensuite… Et puis avec mon passé de géologue, l’Islande a l’air hyper intéressante. Ca a l’air beau, photogénique, et il y a une littérature assez riche avec les sagas islandaises et ces univers un peu spéciaux. Ca a l’air bien différent de chez nous et c’est le but, de trouver quelque chose de différent.

Pour consulter les Carnets de traverse de Julie Sarperi, c’est par ici : http://www.carnets-de-traverse.com/

Il y a aussi le blog, avec ses coups de cœur : http://www.carnets-de-traverse.com/blog/

Et même une boutique en ligne : http://www.carnets-de-traverse.com/launch/

Vous l’aurez compris, la demoiselle ne chôme pas ! Et elle a même fabriqué des stickers, qu’elle propose aux voyageurs. Le but est d’en coller dans le monde entier et de les prendre une photo ! Il y en a déjà une belle collection : http://www.carnets-de-traverse.com/Stickers

 

Vos commentaires

Oui une vraie référence! Talentueuse la demoiselle.

NowMadNow

En plus Julie est une fille très sympa. C’est une artiste au coeur grand comme ça. Sa douceur est sa marque de fabrique, et ça fait du bien!

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