
Mis à jour le 26 juin 2018
| photographie , rencontres
Publié le 13 août 2013
Madame Oreille, alias Aurélie Amiot, on l’avait rencontrée à propos de son blog, il y presque deux ans. Elle nous a raconté sa manière de voyager, toujours accompagnée de son appareil photo. Depuis, elle a sorti un livre de conseils, qu’on a adoré, du coup on refait une interview, pour qu’elle en parle un peu plus.
C’est un livre sur la photo, à destination des voyageurs. L’idée était de faire un ouvrage complet (200 pages !) mais compact pour loger dans le sac, répondant à toutes les questions que peut se poser quelqu’un qui veut immortaliser son voyage, tout en utilisant un vocabulaire simple. On retrouve donc aussi bien des conseils sur le matériel, du choix de l’appareil photo aux accessoires, que des astuces pour la prise de vue, de la compréhension des règles de composition aux situations qu’on peut rencontrer (photographier dans un train, dans un musée, à travers une vitre…). On termine sur un petit bonus : les conseils de quatre photographes sur la tenue d’un blog de voyage.
Je n’ai pas de formation strictement photo, mais j’ai suivi un cursus dans l’audiovisuel, qui fait que j’ai beaucoup étudié le cinéma. A la fin de mes études, j’ai donc bossé comme assistante monteuse en télévision, avant de bifurquer et de me retrouver retoucheuse photo, métier que j’ai exercé pendant six ans, et qui m’a permis de faire aussi de plus en plus de photos pour des magazines français (mais loin du domaine du voyage !). Parallèlement à cela, j’ai aussi suivi des cours de dessin pendant dix ans, et c’est une bonne école pour apprendre la composition d’une image.
J’ai un polaroid, mais il reste toujours à la maison : c’est trop encombrant et trop cher à mon goût. Je préfère me charger en objectifs ! Et pour laisser des photos aux gens que je rencontre, j’ai une petite imprimante portable, la Pogo, très pratique : elle se branche sur le reflex et en une minute on voit un petit tirage en sortir. Autant vous dire que c’est toujours très apprécié !
Cette année, je suis partie systématiquement avec un objectif canon 16-35 monté sur un 5dII. Selon les destinations, je vais ajouter d’autres objectifs et accessoires (trépied, filtres, etc.). C’est logique, mais je n’emmène pas le même matériel pour un safari au Kenya, une chasse aux aurores boréales en Norvège ou un trek en Islande !
C’est bien là l’avantage du numérique : il est simple de suivre seule toute la chaîne de fabrication d’une photo, et d’obtenir exactement ce que l’on veut. Je travaille systématiquement en RAW et j’utilise la suite Adobe, du coup.
Je n’en fais plus depuis longtemps. J’aime vraiment le numérique pour ce qu’il permet d’expérimentations : essayer des cadrages différents, jouer avec les réglages, avoir des idées absurdes, etc. Le tout en pouvant regarder directement ses compositions sur l’écran, si la photo est vraiment importante. En voyage, ça veut aussi dire pouvoir montrer les photos aux gens qu’on rencontre, ce qui est toujours attendu !
Je vais citer Steve McCurry, forcément, Matthieu Paley et Alexandre Deschaumes. Ce ne sont pas vraiment des modèles. Je n’essaie pas de leur ressembler, mais ce sont trois photographes dont j’apprécie le travail. Ils ont tous les trois des approches différentes, des univers presque opposés, plus ou moins peuplés d’humains, mais très intéressants pour le spectateur. Leurs photos me plongent systématique dans l’histoire, me donnent envie d’aller découvrir les paysages qu’ils ont immortalisés, ou les peuples qu’ils ont rencontrés.
Pour l’instant je travaille surtout avec le net, et quand je publie des images dans des magazines, ce ne sont pas des reportages complets. Mais un jour peut-être, si un magazine me fait confiance, j’aimerais bien tenter l’expérience !
Disons que c’est le livre que j’aurais aimé lire quand j’ai commencé la photo de voyage ! Et vu le nombre de mails que je reçois, où les gens me posent de nombreuses questions sur leurs futurs voyages et leur matériel, je me dis que c’est un sujet qui intéressa plus d’un voyageur.
Dans mes études, j’ai eu beaucoup de cours pour calculer des distances focales, des températures de lumières, etc. Je ne vais pas dire que ça ne sert à rien, loin de là, mais j’en ai retenu que c’est aussi un bon moyen de dégouter les novices. Je me suis concentrée sur un vocabulaire simple et surtout aucun calcul : tout est expliqué par l’exemple, avec beaucoup d’images, parce que la mise en situation est encore le meilleur moyen de comprendre.
L’avantage principal du livre, c’est qu’il est organisé de façon logique, pour être lu sur la route, retrouver les infos facilement. C’est beaucoup plus pratique à consulter que 3 années d’archives de blog sans organisation ni chronologie !
On me le demande souvent… Mais je n’ai absolument pas le temps ni l’énergie pour me lancer dans une telle aventure dans l’immédiat… Ca viendra, un jour, surement, quand j’aurai un projet qui mérite une expo ! Pour l’instant, je me consacre au blog, et c’est déjà beaucoup de boulot !
1. Ne pas se dire que son matériel n’est pas assez bon
2. Connaître son matériel malgré tout pour qu’il ne soit pas un handicap
3. Se lever tôt pour profiter de la lumière du matin
4. S’appliquer sur la composition, quitte à reprendre plusieurs fois la photo
5. S’amuser : le plus important, c’est de prendre du plaisir !
Pour que je puisse payer mon loyer ? Honnêtement, aucun livre n’est indispensable. Achetez-le si vous avez envie d’apprendre des trucs, de réfléchir sur vos photos, de progresser, mais on peut s’éclater à photographier ses voyages sans aucun livre ! Sinon, offrez-le en cadeau à vos amis 😉