
Mis à jour le 19 juin 2019
| humanitaire , Maroc , rencontres , Voyageur
Publié le 15 août 2012
On vous a fait découvrir la région du Haut Atlas. On aimerait maintenant vous faire découvrir l’association qui nous a permis de connaître toutes ces richesses et partager avec vous leur boulot exemplaire. Rencontre avec Abdellah de l’association Tawaya.
L’association Tawaya a été créée en 2006 par les villageois du village de R’Bat (Haut Atlas Central) dans la vallée des Ait Bouguemez, pour améliorer les conditions de vie de ses habitants tout en préservant l’environnement.
Tawaya est le nom d’une source située en amont du village et qui jaillit au moment de la fonte des neiges d’avril à juin. Elle jaillit directement de la montagne au pied d’un chêne plusieurs fois centenaire. C’est un lieu sacré pour les gens du village.
L’association depuis sa création a été particulièrement active : installation de l’eau courante (qui soulage femmes et enfants de tâches lourdes et répétitives), création d’une rûche (miel commercialisé par l’association), achat d’un taureau et création d’une station de monte au village pour fertiliser les vaches, construction d’un centre de formation pour les femmes, création d’une classe de maternelle, mise en place de formations à l’agro-écologie et à l’homéopathie, en partenariat avec des ONG françaises (Terre et Humanisme et Homéopathes Sans Frontières).
L’eau courante bien sûr, ainsi que les formations mises en place (agriculture bio, homéopathie) qui ouvrent des perspectives nouvelles pour des gens jusque là sans emploi, tout en s’inscrivant dans une recherche de solutions respectueuses de l’environnement.
C’est un combat de tous les jours, mais les gens ont une grande sensibilité à tout ce qui touche la nature en général, car c’est leur cadre de vie et ils comprennent qu’il faut la respecter.
Ensuite il faut proposer des solutions alternatives aux mauvaises pratiques qui soient faciles à s’approprier et économiquement compétitives. Par exemple, l’agro-écologie est moins coûteuse au niveau des fournitures (pas d’achats de pesticides) et peut rapporter plus à la vente des produits (label bio).
Enfin il faut que les projets soient adoptés par les gens dès le début, si on ne sent pas de motivation on ne le fait pas. L’association consulte beaucoup les villageois et essaye de partir de leurs idées et besoins.
C’est un atout majeur pour notre vallée, notamment grâce au tourisme solidaire qui peut constituer une source de revenus supplémentaires (hébergement, accompagnement des touristes, vente de produits locaux et artisanaux, etc.).
Nous souhaitons maintenant créer une coopérative pour la transformation de fruits et autres produits agricoles (jus, compotes, confitures, vinaigre, etc.) afin de développer une filière bio. Celle-ci demande bien sûr des investissements (étude de marché pour les débouchés, achat de machines, formation des participants, construction d’un local), pour lesquels nous recherchons actuellement activement des financements.
Pour en savoir plus : voir notre destination coup de cœur, le Haut Atlas Central