
Mis à jour le 26 juin 2018
| Blog Voyage , cuisine
Publié le 3 août 2013
L’auteure du blog La peau d’ourse a accepté de répondre à nos questions. Rencontre avec une blogueuse de qualité, qui aiguise nos papilles et nous donne bien envie de nous adonner au voyage… gustatif, cela va sans dire.
Parisienne de naissance, 36 ans, linguiste informaticienne, fille et petite-fille de cuisiniers, gourmande invétérée.
J’ai commencé à bloguer début 2007, alors que je pataugeais dans ma thèse. J’avais besoin de m’échapper de cet univers abstrait, et là, avec le blog de cuisine, je faisais enfin quelque chose de concret avec des résultats immédiats et tangibles. Quel plaisir et quelle satisfaction !
Au début, j’ai été très active sur mon blog et sur les blogs des autres : cuisiner, poster, commenter chez les autres, tester leurs recettes, participer à des jeux, échanger… Des blogueurs ont contribué à me faire connaître à l’époque, et j’ai répondu à quelques interviews (Larousse Cuisine, Maison Française, L’Express Styles), mais l’audience de mon blog reste tout à fait confidentielle.
Pour dire la vérité, je n’ai fait rien de particulier. Je me suis contentée de reprendre un modèle de page mis à disposition sur la plateforme que j’utilise. Mon choix s’est porté sur un simple fond blanc qui puisse s’accorder avec à peu près tout.
J’ai commencé à croquer mes repas lors d’un séjour à Marseille en 2009. C’était un soir, au restaurant. Je me souviens avoir passé une bonne partie du dîner le nez dans mon carnet : les plats défilaient, je dessinais rapidement puis me dépêchais de manger, mais sans vraiment profiter du repas. Après quoi je me suis promis de ne plus recommencer.
Désormais, je prends des clichés rapides de mes plats et je profite à la fois du repas et de ceux qui le partagent avec moi. Je dessine donc essentiellement à partir de photos. Je trace les contours au crayon, repasse avec un stylo noir très fin et colorie au crayon de couleur. C’est très basique, je n’ai aucune connaissance technique, donc tout est fait « au feeling ». De toute façon, j’aime qu’un dessin reste un dessin et que ce ne soit pas parfait : j’aime que l’on voie des traits de crayon, des zones inachevées, des irrégularités sur le papier. C’est doute pour cela que je reste rétive à la tablette graphique.
Mes dessins n’ont jamais été publiés, mais il est vrai que j’ai eu de vagues projets de calendrier gourmand… Peut-être plus tard, qui sait ?
Comme pour le dessin, je n’ai absolument aucune connaissance technique en photographie, donc je me contente d’appuyer sur le déclencheur après un réglage sommaire de l’appareil. J’aimerais apprendre et progresser, mais rien à faire, je reste nulle et sans patience. Cela m’oblige à recourir à la retouche pour ajouter un du contraste ou de la luminosité, mais j’essaie de faire en sorte que le résultat ne s’éloigne pas trop de l’apparence réelle de l’objet photographié.
J’alterne les appareils selon le lieu ou la situation : Nikon D90 pour les photos culinaires destinées au blog et pour les vacances, iPhone pour les photos au restaurant et les clichés rapides, et appareil argentique Yashica 35 GS ou Fuji AX selon l’humeur. J’adore le côté aléatoire des photos argentiques (la surexposition de mes photos d’Islande est purement accidentelle). Il fut un temps où j’utilisais beaucoup le Polaroid aussi, mais je m’en suis quelque peu détournée. J’ai également un peu délaissé le noir et blanc (argentique), que je pratiquais pas mal il y a une dizaine d’années, mais j’y reviens occasionnellement. Si c’était possible, j’aurais en permanence un appareil de chaque type sur moi, mais dans la vraie vie, je me contente de mon téléphone portable et d’un argentique.
Curieusement, je n’ai pas de texte fétiche en la matière. Les plus beaux textes que j’ai pu lire n’avaient aucun rapport avec la gastronomie, même si j’ai eu beaucoup de plaisir à lire par exemple les Entremets de Bernard-Alain Brux : des récits de genèse de plats totalement loufoques.
Je choisis de plus en plus les restaurants en fonction des critiques culinaires sur les blogs et en fonction du bouche-à-oreille, ce qui ne laisse malheureusement plus beaucoup de place au hasard ni à la spontanéité. Cela dit, le risque d’une déception existe toujours.
À Paris, j’adore Septime et la Régalade (l’adresse historique du 14ème) : je suis une grande fan de la cuisine de Bertrand Grébaut et de la cuisine de bistrot. À Vienne, j’ai passé un nombre incalculable d’heures au Café Diglas, où l’on peut se régaler à toute heure de Kaiserschmarrn, d’Apfel ou de Topfenstrudel. Le Fischer Bräu est aussi une excellente adresse pour dîner dans une ambiance détendue et conviviale (et encore plus avec sa terrasse en été) : bien entendu, la Wiener Schnitzel y est fabuleuse.
Sinon, pour les grandes occasions, le Coquillage d’Olivier Roellinger, pour sa cuisine merveilleuse, son cadre somptueux et sa vue sur la baie du Mont-Saint-Michel, qui est l’endroit rêvé.
Je suis asiatique !
J’ai toujours vécu à Paris ou en région parisienne, mais vers l’âge de vingt ans, je suis partie enseigner le français à Vienne, en Autriche, durant une année scolaire. Ce fut une expérience marquante. Premier appartement, premier boulot, premier salaire, le tout loin de chez moi, dans un pays où je ne connaissais personne. J’y ai eu une incroyable sensation de liberté et d’indépendance. Encore aujourd’hui, je caresse ce rêve secret de vivre à l’étranger.
J’ai toujours aimé les « voyages immobiles » : le fait de poser ses valises quelque part et d’y rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois, afin d’y vivre un autre quotidien. Les cours d’été dans les universités étrangères sont parfaits pour cela. J’ai pratiqué plusieurs fois cette formule quand j’étais plus jeune : séjours de un à deux mois à Vienne, Helsinki, Pékin, avec les cours de langue le matin et quartier libre l’après-midi. Et je rêverais de refaire la même chose aujourd’hui, à Tokyo, Reykjavik, Berlin ou Lisbonne.
Mais depuis quelques années, je ne voyage plus de la même manière : sous l’influence de mon compagnon, j’ai pris goût aux vacances détente à la plage, mais je fais aussi plus de voyage itinérants : parmi les plus mémorables, il y a eu le Japon et l’Islande, qui ont fait l’objet de plusieurs billets sur mon blog.
C’était à Belle-Île, en septembre 2011. Nous nous baladions en vélo du côté de Port-Coton et de Goulphar. Par curiosité, nous sommes passés voir le Castel Clara, un hôtel thalasso très chic donnant sur la baie de Goulphar. À la vue de la terrasse qui surplombait la baie, nous n’avons pas résisté à l’envie d’y déjeuner, alors même que nous avions emporté de quoi pique-niquer dans nos sacs à dos. Ce fut un moment inoubliable : nous nous sommes régalés de langoustines et autres crustacés, et avons pioché avec délice dans les buffets de salades et de desserts… le tout dans un cadre grandiose.
Il ne s’agit pas de vacances à proprement parler, mais je me souviens d’un week-end en Bretagne, que j’avais organisé uniquement en fonction des restaurants où je voulais aller (Le Coquillage d’Oliver Roellinger près de Cancale, Tanpopo à Saint-Malo, le Youpala Bistrot à Saint-Brieuc…).
Bien que j’aie une bibliothèque culinaire assez fournie, je trouve l’inspiration essentiellement sur les blogs . J’en suis pas mal et j’ai mes blogs fétiches pour les recettes à tester : Beau à la louche, Un dimanche à la campagne, Piment oiseau, Du chant plein les casseroles, Le pétrin, Esterkitchen, Bolli’s Kitchen, Just Hungry, etc.