
Mis à jour le 3 décembre 2018
| île , Iles Canaries , randonnée
Publié le 26 septembre 2011
Cap sur la plus petite et la plus lointaine des îles canariennes ! Terre de contrastes, El Hierro, l’île du Fer, surprend à chaque instant. Falaises vertigineuses, coulées de lave, cônes volcaniques, dunes lunaires et criques rocheuses composent sa facette la plus âpre. Soudain plus douce, elle déroule pâturages verdoyants, pinèdes parfumées et bananeraies, refuges de hameaux paisibles. Et sous l’écume, des fonds marins à la beauté incomparable…
C’est en arrivant en avion que l’on prend la mesure de ce bout de terre minuscule dont les extrémités atteignent à peine les 50 km. Vue du ciel, El Hierro a la forme d’un boomerang. Le temps semble suspendu, comme dans la mystérieuse capitale Valverde avec ses maisons blanchies à la chaux et ses habits de brume. Le ciel se dégage en arrivant au mirador de la Peña (740 m) et sa vue plongeante sur la baie lumineuse d’El Golfo, ses hautes falaises en demi-lune, sa vallée fertile, ses rives déchiquetées. Le souffle coupé par l’infini de l’océan, on aperçoit les Roques de Salmor, refuge de nombreux oiseaux, qui émergent des eaux bleues.
Se perdre dans la nature prend tout son sens à El Hierro, classée Réserve de la biosphère mondiale par l’Unesco. On se sent un peu l’âme d’un explorateur à fouler ce territoire de poche vierge et magnifiquement préservé. Au fil des sentiers, le sommet de l’île se dessine au pico Malpaso (1501 m) avec ses dunes de gravier volcanique cernées de laurisilva (forêts de lauriers). Arrêt à l’un des nombreux belvédères : en un clin d’œil, on est transporté de la forêt subtropicale à la campagne irlandaise ! On s’aventure plus loin dans l’extraordinaire forêt de pins canariens d’El Pinar. Retour en douceur à la civilisation avec la sublime descente vers la baie d’El Golfo : on se laisse glisser vers les hameaux fleuris de Frontera nichés entre bananeraies, figuiers de barbarie et ceps de vigne plantés dans le sable gris.
Côté baignade, les rivages tourmentés d’El Hierro laissent peu de place aux plages de sable. Peu importe, car rien ne vaut le charme des criques et leurs eaux cristallines blotties au milieu des pierres de lave. On se rafraîchit dans les piscines naturelles de Charco Azul ou de la Maceta. Pour un remake du Grand Bleu, on file à la Restinga réputée pour la beauté et la richesse de ses fonds marins. On n’est pas déçu : dans les eaux transparentes s’improvise le ballet coloré des demoiselles, poissons trompettes, mérous, perroquets et des raies pélagiques. Le soir, le rendez-vous des plongeurs se situe sur l’esplanade du petit port de pêche. Les aventures des bas-fonds se partagent autour d’un bon poisson grillé et d’une cerveza bien fraîche.
La pointe ouest de l’île est la zone la plus sauvage d’El Hierro. Et pour preuve, on y croise plus de chèvres que d’habitants. La route grimpe vers le plateau de la Dehesa où s’agrippe l’étrange forêt d’El Sabinar. Instant de méditation parmi les genévriers torturés et couchés par les vents… avant de redescendre vers la Punta de Orchilla. Il faut suivre une piste pour atteindre cet immense champ de lave noire tranchant sur le bleu de l’océan : nous voila à l’extrémité du monde connu sous l’Antiquité. Là aussi, on laisse voguer ses pensées loin, très loin…
Des paysages inouïs aux parfums d’ailleurs et une nature qui explose… Troublante et imprévisible, l’île d’el Hierro apparaît comme le plus beau des refuges pour une escale hors du temps.
Et vous, vous connaissez les Canaries ? Vous avez une île préférée ? Faites-en part dans la partie commentaires !
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Canaries
15.90 €
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