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Le Cap Corse, l’île dans l’île

Le Cap Corse, l’île dans l’île

Mis à jour le 30 novembre 2018 | ,
Publié le 11 juillet 2011

Par Pierre Pinelli, auteur du guide Évasion Corse

Ce double tempérament maritime et montagneux qui vaut pour la Corse en général, trouve au cap Corse sa pleine expression. Un rien sépare la Cima di e Follicie, son point culminant (1 322 m), du ras des flots. Je ne me lasse pas de ce toboggan vertigineux. J’aime ce millefeuille de schiste, ces routes étroites aux tracés tortueux, ce vert et ce bleu. Chaque tour m’apporte son lot d’émotions. Le Cap Corse (344 km² sur les 8 722 km² de la surface insulaire totale) est un concentré d’île de beauté.

Le Cap Corse, de doigt divin !

Le poing fermé, l’index dressé (essayez, c’est le dessin de la Corse) et au bout… le commencement. La visite à à laquelle je vous convie démarre ici, à l’extrémité nord de l’île sur il ditu di Diu (le doigt de Dieu). Un brin prétentieux. Assurément divin. Tiens, deux flashs qui me viennent de mon dernier séjour en juin. Le premier, vu de la route surplombant la marine d’Albo, sur la côte ouest du Cap : des vagues d’un incroyable dégradé allant du bleu cobalt au vert jade, ourlées par une mousse de pure blancheur, partant à l’assaut de plages bistres vernissées. L’autre émerveillement s’est produit sur le site de Barcaggio, au nord-est du Cap, là où des genévriers déformés par les vents se dressent entre les dunes remarquables et la mer turquoise. C’est la plus belle plage du Cap. Profitez.

Le sentier des douaniers

Après le farniente, allons découvrir les côtes du Cap Corse par l’ancien sentier des douaniers. Partons du petit port de Macinaggio, au sud-est. Entre 3 et 4 h de marche facile seront nécessaires pour rejoindre Barcaggio (n’oubliez pas chapeau et eau). Le chemin balisé épouse le littoral en s’élevant parfois dans un maquis moutonnant. Il croise la réserve naturelle des îles de Finocchiarola. De mars à juin, nombreux sont les oiseaux marins en transit vers le nord. Depuis le bord de mer, je vous conseille de suivre à la jumelle le cormoran huppé de Méditerranée en habit d’ombre volant au ras de l’eau, ou le goéland d’Audoin, une espèce rare (2 500 couples environ) qui se distingue par son bec rouge et ses ailes grises, tous à bouts noirs.

Le village de Barcaggio, Corse

Le village de Barcaggio, Corse      © Anilah/Shutterstock

Santa-Maria della Chiapella, la tour éventrée

Un peu avant se profile sur l’aplat bleu la silhouette d’un beau vert cendré de la tour Santa-Maria della Chiapella. L’édifice génois élevé en 1449 est amputé de sa moitié. En le bombardant, en 1793, le célèbre amiral Nelson nous a fait un legs pédagogique : un superbe plan de coupe qui laisse entrevoir les aménagements intérieurs sur trois niveaux. Pour le retour, si vous ne voulez pas marcher, empruntez le taxi (une quarantaine d’euros) ou, en juillet et août, la navette marine.

Les moulins à vent d’avant

Impossible de résister aux assauts du Libecciu qui souffle du sud-ouest. Á la pointe du Cap Corse, les rafales atteignent facilement 150 km/h. Le record aurait même été établi à 214 km/h ! Pas étonnant que l’on y ait planté des moulins à vent pour moudre le grain. Encore en activité jusqu’au milieu du XIXe siècle, ils possédaient un toit entièrement mobile pour s’orienter au vent ! Leurs propriétaires étaient souvent aussi marins. Restauré en 2004 par le Conservatoire du Littoral, le moulin Mattei, du nom d’un natif de la région inventeur d’une boisson apéritive, est une étape obligée pour admirer un panorama se développant de l’île de la Giraglia au nord-est au port de Centuri au sud. J’ai préféré monter jusqu’au parc éolien d’Ersa. La vue y est plus formidable encore. Une jolie route en lacets (pratiquement face au moulin Mattei) mène au pied des 13 éoliennes géantes. Décoiffant !

Le moulin à vent du Cap Corse, Corse

Le moulin à vent du Cap Corse, Corse      © julien Mangione/Shutterstock

Un Canari en costume

Des coiffes justement, je vous invite à en admirer sur la côte ouest, au village de Canari, connu pour ses anciennes mines d’amiante, et depuis peu le siège d’un Conservatoire du costume du Cap Corsedont il faut saluer le mérite et l’intérêt. Moi qui préfère la charcuterie aux chiffons, j’ai adoré visiter ce petit musée où vous êtes accueilli par des poupées Barbie habillées en capcorsines d’antan et où le mobilier contemporain flirte avec la roche à nue. Les costumes ont été réalisés fidèlement aux anciens par des bénévoles aux doigts d’or. L’entrée est libre !

Aller au concert dans des cadres rêvés

Le musée du costume est exposé dans le cadre ravissant à souhait de l’ancien couvent Saint François fondé en 1506. Des gîtes et de chambres, I Fioretti, y ont été aménagées. Le cloître et l’église conventuelle sont aussi le théâtre chaque année, début septembre, d’un concours international de chant lyrique à ne pas manquer. Mais si vous êtes du contingent d’août, comme moi, je vous conseille plutôt un stop à Tomino, au nord-est du Cap Corse pour le festival Jazz sous les étoiles. Plaisir et rêverie assurés.

 

Photo en une : La plage de Lavasani, Cap Corse, Corse ©bensliman hassan/Shutterstock
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