Par François Bernier
Vous hésitez encore à vous envoler pour Cuba ? Et si l’on vous aidait à trancher ? Voici 11 choses essentielles à savoir sur l’île avant de partir.
Impossible d’embarquer sans : la « carte touristique » cubaine est, avec votre passeport, votre sésame pour entrer sur le territoire. Cette dernière est disponible pour 25 € au consulat de Cuba à Paris, sur présentation des billets d’avion A/R, valable 6 mois, pour une seule entrée, d’une durée de 30 jours. Si certaines agences proposent de s’en occuper pour vous (moyennant des frais de service), on vous fera payer votre absence : 25 € de plus si vous ne vous présentez pas en personne au comptoir !
On ne va pas vous mentir, louer une voiture à Cuba relève du parcours du combattant : parc automobile restreint, état des routes secondaires aléatoire, prix exorbitants… Autre option, les bus, mais ils sont vite pleins ! Il vaut donc mieux réserver bien à l’avance sur internet et imprimer les mails de confirmation pour les échanger sur place. Il reste parfois quelques sièges vacants, que l’on achète en direct. Sinon, l’offre de taxis partagés sur de longues distances (colectivos) s’étoffe de jours en jours !
Avis aux influenceurs de tous crins : Cuba n’est pas (encore) l’endroit rêvé pour partager en direct vos aventures ! Si la situation évolue – à la vitesse de l’ADSL ! –, accéder au grand réseau n’est pas une mince affaire. Il vous faudra d’abord acheter une carte de connexion (de 1 à 5 h) auprès de l’opérateur national, Etecsa, puis trouver la place publique proposant un accès Wifi. Queues à rallonge devant les boutiques, réseau vite saturé, il faudra savoir patienter !
Joli coup financier que cette double monnaie : en plus de la moneda nacional, le CUP, le gouvernement a instauré une monnaie spéciale touristes : le CUC. Indexé sur le cours du dollar, le CUC vous servira pour tous vos achats, de la casa particular au restaurant, en passant par le taxi. Vous n’aurez probablement jamais affaire au CUP, et pour cause : 1 CUC équivaut à 24 CUP (mi-déc 2019). Quand l’entrée d’un musée est à 2 CUP pour les Cubains, la vôtre à 2 CUC vaut… 24 fois plus !
Que les inquiets se rassurent : il est plus que probable que vous visitiez l’île sans un pépin. La police est très présente et les locaux ont bien compris qu’un touriste heureux en amène d’autres. Mais vous garantir une sécurité absolue serait vous mentir, l’argent amené par les visiteurs crée des envies et la petite délinquance pointe son nez dans les grandes villes et les campagnes. Pas de parano, du bon sens et les conseils de sécurité classiques vous éviteront tout souci !
Située dans les Caraïbes, Cuba se savoure quasiment toute l’année ! Il y a quand même un été et un hiver : de juin à octobre, il fait plus chaud, c’est aussi (exception faite d’août), la basse saison. Moins de monde, plus de disponibilités, tarifs en baisse… L’hiver court de novembre à avril, il fait plus frais, mais c’est aussi la haute saison pour les tours organisés, vous ne serez donc pas seul (euphémisme) dans les musées ! Dernier conseil, évitez la saison des pluies (sept/oct) !
Certains y voient une sorte de jeu, d’autres le redoutent : aller à Cuba, c’est à coup sûr, s’exposer aux « My friend, wifi card ? » et autres « Taxi for tomorrow ? ». Pour les voyageurs aguerris, pas de surprise, l’Asie du Sud-Est ou l’Afrique du Nord vous auront préparés. Pour les autres, sachez que, avec vos lunettes de soleil et votre sac à dos, vous ne duperez personne : tours guidés, restaurants, maisons d’hôtes, on vous arrêtera dans la rue pour vous faire l’inventaire des services proposés !
Cuba est un pays pauvre, c’est incontestable. Cependant, à cause du système de double monnaie, le voyage n’est pas si peu cher : il existe véritablement des prix pour les touristes. Quelques exemples, pour deux personnes : une chambre dans une casa particular (maison d’hôtes) vous coûtera 25-35 CUC, un repas 20-30 CUC, un taxi 5-10 CUC selon la distance, un musée 2-5 CUC. Des tarifs certes bien inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Mais, quand on sait que le salaire moyen est de 20-30 CUC par mois, cela laisse songeur sur où va l’argent…
Amateur de plage, de vieilles voitures, de bâtiments colorés, de rhum ou encore de havanes ? Allez faire du snorkeling dans l’un des cayo qui essaiment la côte, partez pour une virée à bord d’une Cadillac, passez une nuit dans une casa particular coloniale, sirotez un verre dans un bar de jazz de La Havane et visitez une fabrique de cigares, quelles que soient vos attentes, Cuba a tous les atouts pour vous plaire !
En visitant l’île, vous le comprendrez assez vite : ici, pas de frénésie, la patience est de mise. Le Wifi ? Plutôt lent. Les administrations ? Pas très rapides. Les restaurants ? « Sur le pouce » est un concept inconnu. Les bus ? Ponctuels, mais ils mettent le double du temps normal. Du coup on fait la queue, sagement, partout. La question « ¿ultimo ? » (« dernier ? ») vous servira à savoir où vous placer dans la queue, et « tranquilo » sera votre devise au bout de quelques jours…
Si l’intérêt d’acheter vos souvenirs sur un stand de marché plutôt qu’à l’aéroport semble évident (rémunérer directement l’artisan, prix gonflés au duty-free, etc.), pensez bien – du moins si vous êtes amateur – à acheter votre bouteille de rhum avant d’enregistrer afin de la mettre dans votre bagage en soute ! Car si votre vol fait une escale, à Madrid par exemple, vous serez contraint de repasser des douanes, et votre bouteille de rhum, qui dépasse les 100 ml autorisés, fera le bonheur des douaniers… Par ailleurs, les douanes françaises n’autorisent qu’un seul litre de rhum par personne.