Mis à jour le 29 janvier 2020
| Cuba , Pour s'inspirer
Publié le 19 septembre 2017
Extrait du guide Évasion Cuba
Cuba, l’« île crocodile », est un jardin luxuriant où poussent à l’état sauvage palmiers, fromagers, hibiscus, fougères arborescentes, bougainvillées… De la vallée de Viñales à la sierra Maestra en passant par la région de Baracoa, ses terres se couvrent d’un vert éclatant. L’île est aussi un réservoir d’espèces endémiques et de variétés menacées, à l’image des centaines de plantes uniques, comme le Magnolia cubensis, du parc naturel Topes de Collantes et du parc national Turquino.
Héritage de la présence espagnole du XVIe à la fin du XIXe s., l’architecture coloniale est l’une des grandes richesses patrimoniales de l’île. Ces demeures colorées, parfois de véritables palais, s’inspirèrent de l’architecture andalouse avec patio, galerie à l’étage, toit de tuiles, persiennes… Il faut se balader dans le centre historique de Trinidad pour apprécier cette harmonie architecturale. Le cœur de La Havane offre aussi une belle promenade ponctuée de maisons à colonnades. Santa Clara et Sancti Spíritus conservent précieusement, elles aussi, les édifices de cette époque.
Montecristo, Cohiba, Romeo y Julieta… La renommée des cigares cubains a depuis longtemps dépassé les frontières du pays. À Cuba, le cigare est un trésor culturel : de la culture du tabac – notamment dans la province de Pinar del Río – au roulage à la main en passant par la récolte et le séchage, la confection d’un puro est un concentré de savoir-faire ancestral. Pour une leçon en accéléré, poussez la porte de la Finca Robaina, dans la région de Vuelta Abajo, ou celle de Benito Camejo, proche de Viñales. À regarder les anciens tirer sur leur habano, on comprend qu’apprécier un cigare cubain, c’est aussi tout un art.
Pendant des siècles sous domination espagnole, puis américaine, Cuba est une mosaïque de places, de rues, de monuments et de musées entretenant le culte des héros de son indépendance. Chaque village possède ses fresques murales révolutionnaires, chaque musée municipal sa salle consacrée au comandante Castro ! Si bien des villes, telles Bayamo et Santiago de Cuba, sont estampillées « ville révolutionnaire », la palme revient à Santa Clara, où Che Guevara remporta la dernière bataille contre le régime de Batista.
Musiques enivrantes, danses sensuelles, Cuba est aussi le pays des rythmes envoûtants ! Le soir, les places publiques et les centres culturels résonnent au son des orchestres locaux : salsa, rumba, cha-cha-cha, cubatón… Pros et novices se mêlent dans la bonne humeur ! De la Casa de la Trova, à Santiago de Cuba, à la Casa de la Música, à Trinidad, il suffit d’un bongo, d’un tres (guitare rudimentaire) et de quelques cuivres pour que tout le monde danse ! Mais le temple de la danse à Cuba, c’est le mythique Tropicana de La Havane, le « paradis sous les étoiles », auquel on doit l’invention du casino, la salsa cubaine. Et pour danser la salsa comme un dieu, rendez-vous au Festival international de danse cubaine de La Havane pour une leçon avec les meilleurs danseurs du genre.
Peintres, dessinateurs, réalisateurs, tous sont encore soumis aux impératifs de la révolution cubaine, mais ils sont aussi de plus en plus nombreux à s’émanciper de l’art politique. Les scènes de vie à la Bodeguita del Medio et les portraits du Che, autrefois exercices obligés, ont laissé la place à l’art pour l’art ! Il suffit pour s’en convaincre de pousser la porte des galeries de la vieille Havane et du Vedado. Pour mesurer le chemin parcouru et comprendre l’impact de la révolution sur la création, rendez-vous au fabuleux Museo Nacional de Bellas Artes, où s’exposent tous les arts cubains du XVIe s. aux années 1990. Et pour poursuivre la découverte, ne manquez ni le Museo de Artes Decorativas de Santa Clara ni les galeries de Viñales.
Jacques de Sores, Francis Drake, Henry Morgan… Ces célèbres flibustiers des XVIe et XVIIe s. ont causé bien des ennuis aux gouverneurs espagnols ! Pour résister à leurs attaques, Cuba s’est couverte de forteresses et de châteaux. À La Havane, le Castillo de la Real Fuerza expose maquettes de galions et trésors repêchés sur les épaves. À Santiago de Cuba, le musée de la Piraterie, dans le Castillo del Morro, rejoue l’attaque de pirates de 1678, que les Espagnols repoussèrent. La péninsule de Guanahacabibes, à l’extrémité sud-ouest du pays, un ancien repaire de pirates a aussi ses légendes et son lot de navires abîmés au large des côtes, havre des poissons et des plongeurs.
Tout commence vraiment en février à La Havane, d’abord avec le festival du Habano, puis avec la très populaire Foire internationale du livre, qui célèbre le livre dans toute l’île pendant deux mois. En mai, place au tournoi de pêche au marlin en hommage à Ernest Hemingway. En août, le Carnaval de La Havane fait le plein, mais celui de Santiago de Cuba, fin juillet, est l’un des plus trépidants des Caraïbes. Autre tradition, cette fois purement cubaine, les Parrandas, les fêtes populaires de Noël célébrées à Remedios, qui voient s’affronter amicalement les deux quartiers de la ville.
Envie d’une retraite au bout du monde ? Cuba regorge de petits ports perdus, où seules quelques almendrones pétaradantes viennent troubler la tranquillité des lieux, et de criques sauvages où on se sent loin de tout. À commencer par les anses sableuses sur la route de Playa Larga à Playa Girón. Non loin de La Havane, la célèbre Cojímar n’a guère changé depuis l’époque où Hemingway y pêchait le marlin. Autre ambiance à Puerto Esperanza, où le temps semble s’être arrêté : même les bateaux de pêche n’ont pas toujours de moteur… Autre rade du bout du monde, celle de Baracoa, adossée à des paysages montagneux recouverts d’une épaisse forêt tropicale, l’expérience ultime du dépaysement…
Rares sont les îles aux panoramas aussi époustouflants et variés que Cuba. Dans l’Ouest, la vue sur les terres ocre et la vallée verdoyante de Viñales depuis les hôtels Ermita ou Jazmines est à couper le souffle. À Cienfuegos, le quartier de Punta Gorda offre une autre vue sublime, cette fois sur la baie de la ville. À quelques kilomètres de là, le Castillo de Jagua domine superbement la mer. Plus à l’est du pays, la colline de la Cruz livre un point de vue incroyable sur Holguín ; une vue splendide, tout comme celle que l’on rencontre à différents endroits du Parque Nacional de Baconao, près de Santiago de Cuba.