Jouez les botanistes en Crète !

Par Aude, auteur du Guide Évasion Crète

Un des charmes de la Crète, ce sont ses couleurs, ses senteurs. Que c’est bon de humer, en se promenant, une odeur de sauge ; de se laisser envahir, au printemps, par les couleurs des prairies sur le flanc des montagnes ; de goûter les herbes aromatiques qui donnent à la cuisine crétoise tous ses arômes. Ca donne envie de faire de la botanique.

Et j’en fais où, de la botanique ?

Dans toute la Crète. L’île est un paradis pour la flore sauvage avec plus de 2 000 espèces de plantes, dont quelques 300 endémiques. Dans les villages, devant chaque maison, se trouve un pot de basilic à humer ou de bougainvillées à admirer. On peut courir les chemins vers tous les points cardinaux pour découvrir que l’ouest, bien arrosé, cache des trésors autres que ceux de l’est, plus gorgé de soleil. Cherchez, près des côtes, les lys marins (Elafonissi), les tamaris, les palmiers crétois (Vai) ; le laurier rose près des cours d’eau, la myrte, l’ébénier et tant d’autres. Plus haut, en moyenne montagne, observez le thym, les cyclamens, les glaïeuls, et encore plus haut les violettes, les crocus… et j’en passe.

La meilleure saison, c’est quand ?

La flore est magnifique en avril-mai, avec ses couleurs éclatantes ; elle n’est pas encore brûlée par le soleil. C’est, bien sûr, la saison idéale. L’été, on préfèrera randonner dans les gorges, celles de Samaria, les plus célèbres, d’Agia Irini (sauge aromatique) ou d’Imbros (pourpier). Les vignes de l’arrière-pays d’Héraklion sont un délice pour les yeux en toute saison. Mais privilégions la fin août quand les vignobles commencent à s’animer…

Mais comment je les reconnais, toutes ces plantes ?

Certes, il vaut mieux s’acheter un petit livre sur les fleurs sauvages de Crète, à trouver sur place. Les sites internet des offices du tourisme des quatre grandes villes de l’île donnent aussi de bonnes indications. Une bonne adresse pour s’informer : Crète découverte.

La botanique en famille, c’est possible ?

Pourquoi ne pas commencer par une petite initiation au Musée d’Histoire Naturelle d’Héraklion ? Ou mieux, aller dans un parc botanique comme le Botanical Park. A 15 km au sud de La Canée, aux pieds des Montagnes Blanches, près de 20 ha dans un écrin de verdure entouré de toutes sortes d’espèces de plantes, de fleurs, d’arbres fruitiers et d’animaux. Et si vraiment vous êtes déjà tous passionnés, ne manquez pas de visiter à Agios Nikolaos, le site Bioaroma avec son jardin où sont présentées plantes et fleurs crétoises. Vous apprendrez à les nommer et à connaître leurs vertus thérapeutiques. Un petit musée vous fait également découvrir les outils pour une bonne cueillette et vous saurez tout sur l’extraction des huiles essentielles.

Un guide botaniste, ça existe ?

Dans l’est de l’île à Mohlos, Anne Lebrun, botaniste francophone, organise de belles randonnées dont le tempo varie à la demande. Il suffit juste d’être bien chaussé, bien chapeauté et de se laisser envoûter par ses histoires. Comme celle du platane endémique de Crète, que Zeus choisit pour déclarer sa flamme à Europe. L’arbre en fût si ému qu’il en garda ses feuilles toute l’année… Et le thym, ce formidable antiseptique : cueillez un bouton floral, mâchez-le et tout est nettoyé… Vous saurez également tout sur les oliviers et la récolte des olives. A ne pas rater : l’olivier de Kavousi, avec ses quelques 3 000 ans d’âge. Impressionnant.

À glisser dans votre valise…

On quitte la Crète avec la satisfaction d’avoir découvert les secrets d’une nature d’une beauté exceptionnelle et d’une grande complexité, avec l’envie au ventre de la protéger. Et l’on revient avec un herbier, trace de souvenirs enchanteurs et son paquet de dictame, une plante crétoise endémique rare qui a toutes les vertus et se boit en tisane.

Et vous, vous connaissez la flore crétoise ? Vous avez des images en tête ? Faites-en part !