
Mis à jour le 9 janvier 2020
| Madère
Publié le 11 février 2014
Si vous tournez le dos à Funchal et filez plein nord en direction de Porto da Cruz, vous découvrirez… ma côte préférée, la plus sauvage de Madère. L’idéal serait d’y arriver tôt le matin par la ER 102 qui tournicote à plaisir jusqu’au belvédère de Portela. Frisson garanti !
Première étape : Porto da Cruz, une station mimi comme tout, avec une crique de sable gris battue par les vents – la praia da Alagoa – et une piscine pour les enfants ! Vous voyez le hangar qui dresse sa cheminée de briques à côté de la plage ? J’aime bien jeter un œil à l’intérieur : c’est l’engenho, un authentique vestige du patrimoine industriel et l’un des derniers moulins de l’île où l’on broie encore la canne à sucre. Parfois, quand il tourne à plein régime, l’air de Porto da Cruz a le parfum du rhum.
Pour mesurer l’immensité de l’océan, rien de tel, à Madère, que le téléphérique ! Celui de la Rocha do Navio est spectaculaire. En quelques minutes, il vous dépose sur une étroite langue de terre classée reserva natural. Le gardien de la réserve officie dans la maison rose, à deux pas des vagues. N’hésitez pas à frapper à sa porte : il se fera un plaisir de vous parler de « ses » phoques moines qui coulent ici des jours heureux ! Pour déjeuner ? Je suggère de regagner le sommet de la falaise : la Quinta do Furão est la meilleure table avec balcon de toute la côte Nord.
À propos de balcon, il y en a un, entre São Jorge et Boaventura, qui mérite absolument une halte pour sa vue imprenable : le miradouro (« belvédère ») de Cabanas. On y passerait des heures à contempler l’Atlantique. Ici, rien n’arrête le regard. Pas même la lointaine île de Porto Santo qui émerge parfois des brumes. En contrebas, un hameau assoupi ronronne au milieu des vignes : Arco de São Jorge, connu pour sa superbe roseraie.
Et maintenant, cap sur le Nord-Ouest ! Avec un crochet par un promontoire de lave qui ressemble à une grosse patte de chat pataugeant dans la mer : Seixal. À mon avis, c’est l’un des villages les plus attachants de la côte. Hors saison, surtout. Et ce qu’il a de magique se cache au bout de son quai : l’ancien club naval, un complexe balnéaire avec une poignée de transats pour siroter face aux embruns, sur une bande-son chill-out, une brisa aux fruits de la passion, ou un thé vert gorreana des Açores.
J’aime bien, aussi, les piscinais naturais de Porto Moniz : on barbote au milieu des anciennes coulées de lave et des gerbes d’écume. Pour que le charme opère vraiment, il vaut mieux s’y baigner en fin de journée, à l’heure où les derniers rayons du soleil rosissent les écueils acérés du rivage. Ou tôt le matin, avant l’arrivée des touristes. La solution ? Dormir en front de mer, au Moniz Sol par exemple. Ne reste alors qu’à se laisser bercer par le bruit des rouleaux, façon sirène sur son rocher…
De Porto da Cruz à Porto Moniz, la route côtière vous réserve 68 km de panoramas ébouriffants et de décors de bout du monde. Pour bien en profiter, il faut juste la longer sans hâte.
O Engenho : rua do Cais, Porto da Cruz, tél : 291.562.117, horaires d’ouv. irréguliers. Point de vente et dégustation.
Rocha do Navio : à 800 m N-E de l’église de Santana par la rua da Igreja : téléphérique en service les mer., sam. et dim. 9h-12h30 et 14h-17h, accès payant (5 €).
Quinta do Furão : Achada do Gramacho (Santana), tél : 291.570.100, ouv. 12h-15h30 et 19h-21h30, www.quintadofurao.com
Miradouro de Cabanas (630 m d’alt.) : sur la ER 101 à Beira da Quinta, à 5 km O de São Jorge.
Clube naval : rua do Cais (Seixal), Tél : 291.854.291 ; ouv. d’oct. à juin, lun.-jeu. 11h-19h, ven.-sam. 10h-minuit, dim. 10h-20h ; en juil. et sept., t.l.j. 10h-21h (jusqu’à minuit les ven.-sam.) ; en août, ouv. t.l.j. 10h-minuit ; accès gratuit.
Piscinas naturais : Porto Moniz (au pied du restaurant Orca), avec consigne, location de parasols, snack-bar et maîtres-nageurs. Ouv. t.l.j. 9h-17h, jusqu’à 19h en été ; accès payant (1,50 €).
Moniz Sol, rua Forte São João Baptista, Tél : 291.850.150, www.monizsolhotel.com. Chambre dès 60 €.