
Mis à jour le 30 novembre 2018
| Bassin méditerranéen , ile de méditerrannée , Malte
Publié le 14 mai 2012
De Malte, on connaît surtout l’Ordre – des Chevaliers, bien sûr ! –, les pavillons de complaisance et les séjours linguistiques. Pourtant, le plus petit état de l’Union européenne dispose d’autres atouts de charme, dont un se trouve à quelques encablures de la capitale : Les Trois Cités, soit Vittoriosa, Senglea et Cospicua.
Au pied des murailles de La Valette, au niveau de la Customs House, quelques gondoles colorées, les dgharjsa, font la navette entre les deux rives du Grand Port. Comme je descends la route qui mène aux quais, j’aperçois un gigantesque paquebot en train de glisser vers le Valletta Waterfront voisin. En comparaison, les dgharjsa ont un air lilliputien !
J’embarque pour une visite au raz de l’eau de cette immense rade naturelle, où se déroulèrent tant de batailles navales. Pour ma part, je me contente de mitrailler pacifiquement le site de la pointe de mon objectif ! Les 40 min. de balade sont exceptionnelles. Et dire que ces jolis bateaux ont failli disparaître ! Il n’en reste plus que 200, très bien restaurés, et reconvertis en water-taxis (www.maltesewatertaxis.com).
Birgù (le bourg) fut rebaptisée Vittoriosa (la victoire) en l’honneur de la victoire arrachée de haute lutte contre les Ottomans en 1565, lors du Grand Siège. Avec son lacis de ruelles tortueuses, l’ancien fief blotti sur une étroite langue de terre tranche avec la symétrie parfaite de La Valette. Alors que le plan de cette dernière, dessiné après 1565, est tiré au cordeau, Vittoriosa aime les courbes. Derrière le quai impeccablement restauré et ses alignements de yachts et voiliers rutilants, se tapit une ville blonde et fantaisiste, pleine de balcons, de venelles, de coupoles et de palais.
Toute proche de la Sicile et des forces de l’Axe, Malte a subi, plus encore que Londres, les bombardements les plus massifs de la Seconde Guerre Mondiale. Le courage et la résistance de sa population avaient alors forcé l’admiration. En 1942, le roi George VI attribuait à l’île la George Cross et commandait un film illustrant l’héroïsme maltais. Longtemps relégué au fond des archives, ce documentaire remarquable a été récemment restauré. Alors que les docu-fictions inondent nos écrans, je suis heureuse de visionner ces images d’époque magistralement commentées par Sir Lawrence Oliver. Elles viennent compléter ma visite de l’incroyable dédale souterrain reconstitué au Malta at War Museum. (www.wirtartna.org)
Il y a une foule de restaurants à Vittoriosa, tous plus design les uns que les autres. Mais, comme j’aime mieux la brocante au contemporain, je traverse le petit bras de mer pour rejoindre Senglea. J’y connais un couple de Français qui résident ici la moitié de l’année et m’ont recommandé leur cantine ! Tal Barklor (Waterfront Senglea, CS7, % 356.7970.7295) ne paie pas de mine : parasols publicitaires, nappes en toile cirée et serviettes en papier. On m’y sert de délicieux poulpes grillés avec un verre de vin blanc du coin.
Les Maltais adorent les feux d’artifice, et moi aussi. Ils ne ratent jamais une occasion d’allumer le ciel et, si nécessaire, en créent. J’attends donc avec impatience ce soir pour admirer depuis la terrasse du Casino de Vittoriosa le Grand Port illuminé. Fin avril-début mai, se tient ici le Festival International des feux d’artifice de Malte. Sous des rafales blanches, bleues, rouges, des pluies de cœurs et des fusées sifflantes, les grandes murailles de La Valette sont plus belles que jamais !
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merci Lama, c’est vrai que malte est une « frontière » entre différents mondes
Lama
le 15 mai 2012 :
Un petit pays charmant et accueillant, à la fois plus vraiment en Europe et pas tout à fait en Afrique. Vraiment un de mes coup de coeur !