
Mis à jour le 30 novembre 2018
| Nouvelle-Calédonie , Océanie
Publié le 12 mars 2012
Le lagon de Nouvelle-Calédonie est l’un des plus étendu du monde. En 2008, l’Unesco a inscrit au Patrimoine de l’humanité 15 000 km2 de sa surface, soit 60 % de sa superficie totale.
Nous sommes à Val d’Isère. Val d’Isère, océan Pacifique. Un site de plongée au large de Poindimié (5 000 hab.) sur la côte N-E de l’île de Grande Terre. Ce site, le récif, le lagon, les requins, les coraux et les holothuries, la côte, les plages et les mangroves sont un trésor. Un trésor naturel, inscrit au Patrimoine de l’humanité de l’Unesco.
Adèle Bugaj plonge au fond du lagon. D’un coup de palme, elle atteint la « patate de corail ». Elle en rapporte une offrande : une saucisse caoutchouteuse orange fluo, hérissée de picots. Au toucher, c’est frais et gluant ; c’est bien vivant ! C’est une holothurie ananas, me dit Adèle. Délicatement, elle va reposer l’animal au fond de la mer entre un corail mou vert de gris et un bloc violacé en forme de cerveau. Au même moment, un petit requin de récif pointe blanche prend ses distances et une brigade de calamars bleutés s’aligne à quelques brasses de mon masque. Plus loin, des poissons-perroquets verts broutent les massifs de corail, fleuris de bouquets psychédéliques, bleu clair, vert, jaune.
« Je suis très fière, dit Adèle. Nos lagons seront préservés pour nos enfants. » La principale île de l’archipel calédonien, la Grande Terre, est enchâssée dans une barrière de corail de 1 600 km de long. Ce récif délimite une mer intérieure de 24 000 km. Ce lagon est globalement sain et préservé. En dehors de Nouméa, la capitale (150 000 hab.), la population calédonienne est clairsemée et son impact est peu important sur les écosystèmes. Seules zones d’ombre, certaines zones côtières en aval des mines de nickel à ciel ouvert ont été dévastées par le ruissellement des eaux de pluie chargées de débris. D’autres, autour de Nouméa, sont souillées par les rejets urbains.
Pourtant, tout près de la grande ville, il y a des spots de plongée fabuleux. En quelques minutes de bateau, on se retrouve sur l’atoll du Phare Amédée. Pas besoin d’enfiler ses palmes et son masque : du bateau, on aperçoit déjà une vie marine d’une incroyable richesse. Des serpents d’eau, rayés jaune et noir, ondulent à la surface. Ce sont des « tricots rayés ». Ils ont la réputation d’être très venimeux. Justement, je sens sous mes cuisses un petit corps frais et humide. C’est un petit serpent qui fait sa sieste, à l’abri, sous le siège du bateau. « Ne vous inquiétez pas, dit Gilles, le guide, en l’attrapant. Leur gueule est minuscule, ils ne peuvent mordre que la peau entre les doigts. »
Près du village de Pouébo, au N-E, c’est à pied que je vais explorer le patrimoine de l’Unesco. Derrière ma guide, Béatrice Yébémoi, je m’enfonce dans la mangrove. Nous marchons dans un bras de mer qui se remplit avec la marée, sous un tunnel de palétuviers. Béatrice repère dans les racines une grosse carapace verte : un crabe de palétuvier. Des petits crabes roses, des bigorneaux, des bernard-l’ermite. Des mulets glissent entre nos jambes. « Chez nous, dit Béatrice, on ne pêche que ce dont on a besoin, jamais plus. Quand c’est nécessaire, les vieux mettent des « tabous » pour protéger nos ressources. La mer nous donne beaucoup, on remercie la mer ».
Voilà comment la vie se déroule au bord du lagon calédonien…
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