
Mis à jour le 2 janvier 2020
| Ile Maurice
Publié le 27 août 2014
Au large de Maurice, dans l’océan Indien, c’est l’île du Chercheur d’Or, où Jean-Marie G. Le Clézio s’était inspiré de l’histoire authentique de son grand-père Léon. Personne n’a découvert le butin du Corsaire. Surnommée la Cendrillon des Mascareignes, elle offre aujourd’hui des trésors de nature, où l’aventure est au coin de la plage.
Il y a des moments comme ça, où l’on se demande dans quel guêpier on s’est innocemment fourré. Dans la vallée de Morouk, au sud de Rodrigues, c’est le cas face au vide qui s’ouvre sous mes pieds : une centaine de mètres. Il s’agit « juste » de franchir un canyon, de se laisser glisser, suspendue à un filin qui court sur 400 m… Simple ? Non ! Manu Picard a inventé avec ACT Rodrigues le plus diabolique des parcours en tyroliennes.
Penaude, je me résous au plan B. Pas question de m’élancer dans le vide, condition nécessaire pour ne pas rester coincée au beau milieu du gouffre. On va ruser… Nouvelles consignes : « Il faut plier les genoux, s’asseoir, avancer à pas glissés. Je soulève le filin… Attention, ça part tout seul ! » Hurlement. C’est parti. Que c’est beau ! Le lagon avec tous ses bleus. Un paille-en-queue qui plane, interloqué… Manu me réceptionne, plus vive que morte, dans les vacoas – les pandanus si vous préférez –, arbustes emblématiques de l’île. Il y a deux autres tyroliennes à enchaîner pour revenir au point de départ.
L’info du guide Évasion : pour 1 000 roupies (25 € environ), c’est la plus excitante des expériences.
L’escale au Tropical, à Montagne Bois Noir, n’est pas de trop après toutes ces émotions. D’une joie de vivre contagieuse, Jeannette y tient table d’hôte : salade de papaye verte, curry d’ourites (les poulpes locaux), purée de maïs… Tous les fondamentaux de la cuisine rodriguaise mitonnée au feu de bois. Un festin !
Cap au sud, où se trouvent les plus belles plages, au débouché d’un chapelet, épique, de virages (cinquante-deux). Perdue entre Graviers et Saint François, celle du Trou d’Argent se mérite. La légende veut qu’un trésor y soit caché au bout d’une chaîne. Un de plus…
Au top 5 des plages de Rodrigues, figure aussi celle de l’île aux Cocos. Tout à l’ouest, l’île abrite une réserve d’oiseaux piailleurs, qu’Hitchcock aurait peut-être appréciée. Baignade et pique-nique sont néanmoins possibles. À condition de quitter les lieux à 15 h et d’avoir réglé le droit d’entrée (125 roupies pour un adulte).
L’info du Guide Évasion : une vingtaine de bateliers ont l’agrément nécessaire pour vous emmener à l’île aux Cocos. Liste auprès de l’office de Tourisme.
À Anse Quitor, au sud-ouest de l’île, la réserve François Leguat héberge aujourd’hui près de 2 000 tortues. On se balade au milieu de ces tortues qui ont atteint pour certaines un âge et un poids respectable. Patrick, par exemple, fait bien ses 200 kilos. On lui attribue quatre-vingt-dix ans. Il a encore de beaux jours devant lui : ces petites bêtes peuvent vivre entre cent vingt et deux cents ans.
L’info du Guide Évasion : Il y a plusieurs visites guidées par jour, trois au minimum (295 roupies pour les adultes).
Ce ne sont pas les descendantes des tortues, que François Leguat a connues en débarquant sur l’île en 1691. Elles ont été exterminées par les marins de passage. Celles-ci, elles sont originaires d’Aldabra, un îlot de l’océan Indien ou de Madagascar pour l’étoilée (dite radiata). Et apparemment, depuis 2007, date de la création de la réserve, elles se plaisent bien ici. Autour de 2 000, leur nombre a été multiplié par quatre.
L’info du Guide Évasion : vous pouvez adopter une tortue en cas de coup de foudre !