
2 juillet 2019 | Japon
Par Barbara Divry
À l’Ouest du Japon, les régions de Yamaguchi, d’Hiroshima et d’Okayama recèlent de véritables joyaux marqués par le souvenir des samouraïs. Entre les temples zen et la découverte de quartiers historiques, le Japon traditionnel se découvre à l’ombre des cerisiers en fleurs.
En arrivant de l’aéroport de Fukuoka, direction Shimonoseki à une heure vingt de route. Juste le temps de franchir le pont de Kanmon et de se retrouver sur l’île d’Honshü – l’île principale où se situe Tokyo et Osaka -, le long de la mer du Japon. Peu touristique, cette ville portuaire est connue pour son marché aux poissons. Un lieu incontournable pour déguster le célèbre fugu, le poisson qui tue. Un met recherché par les japonais car seuls certains chefs aguerris sont habilités à le préparer. Frit, bouilli ou découpé en sashimi, le fugu possède plus d’une saveur !
À savoir : le marché aux poissons est ouvert de 5h à 15h du vendredi au samedi et de 8h à 15h le dimanche.
Conseil : Pour déguster votre poisson, mieux vaut aller dans un izakawa(bar japonais) le long du port, sinon l’addition peut vite monter.
En remontant la côte vers le Nord, Hagi est une cité médiévale classée à l’Unesco depuis 2015. De son riche passé historique, il reste les vestiges d’un château et de belles résidences de samouraïs. À l’ombre des arbres chargés de daidai (sorte d’agrumes qui ressemble à une grosse orange), il est agréable de se perdre dans ses ruelles ponctuées de porches sculptés, de jardins zen et d’ateliers de céramistes. Après une pause thé vert dans l’ancienne école Meirinkan transformée en centre d’information, ne manquez pas de découvrir la maison Kumaya et sa superbe collection de peintures à l’encre…
À savoir : Sur les hauteurs de la ville, le temple bouddhique Tokoji est un endroit unique entouré d’un cimetière de seigneurs féodaux. Au mois d’août, lors de la fête des morts, des centaines de bougies éclairent les lanternes de pierre.
Lanternes de pierre, cimetière des seigneurs féodaux, temple Tokoji, Hagi, Japon © Keith Michael Taylor/shutterstock
C’est incroyable comme une si petite ville a engendré autant de personnalités au Japon ! Fondée en 1325, elle fut connue jusqu’au XXe siècle grâce à son ancienne école Han qui formait des samouraïs et des lettrés. Aujourd’hui, la vieille ville de Tsuwano s’articule le long d’une rue principale bordée de maisons de samouraïs allant de la gare au temple shinto, fondé au XVe siècle. Entre les palais au premier plan et la forêt de cèdres ponctuée d’un magnifique torii rouge (portail traditionnel japonais) au second plan, la carte postale est presque idyllique… Mais la ville n’a pas toujours été si paisible : elle connut de violentes persécutions chrétiennes, vers 1870. En hommage à cette période, une église a été érigée. À l’intérieur, les bancs ont été remplacés par des tatamis !
À savoir : Après avoir goûté un genji maki (pâtisserie à base de haricots rouges) dans la rue Tonomachi, jetez un coup d’œil à cette ancienne herboristerie laissée dans son jus, située à côté du musée d’histoire locale.
Au Japon, plonger dans une ambiance zen peut vite devenir réalité. Deux heures après avoir quitté la forêt de cèdres de Tsuwano, le train longe les rivages de la mer intérieure non loin d’Osaka. C’est au cœur de ce paysage tranquille qu’un complexe réunissant onze temples (deux pavillons de thé, un onsen, une bibliothèque, un centre d’art contemporain, un espace de méditation…) est né en 2016. Un lieu visant à initier le grand public aux fondements de la branche zen du bouddhisme. Au milieu d’une succession de jardins, la balade se poursuit en direction du gokando (la cuisine des moines bouddhistes) pour une dégustation de nouilles dans les règles de l’art. Une tradition presque aussi légendaire que la cérémonie du thé.
Infos pratiques : 91 Kamisanna, Fukuyama. Tous les jours de 9h à 17h (dernière entrée à 16h30) Entrée : 10€ (adulte), 4€ (étudiants), gratuit pour les enfants
Nichée au creux d’une baie dominant la mer intérieure, Tomonoura a des airs de carte postale. Miyazaki, le célèbre dessinateur et réalisateur de dessins animés (Chihiro, Totoro…), s’est d’ailleurs inspiré de ces paysages. Les japonais se photographient aujourd’hui avec une BD à la main devant le phare de pierre ! Une image singulière face à l’histoire de ce port connu en Asie pour sa production de homeishu, un alcool de shochu composé de 16 plantes, réputé pour augmenter la longévité. De l’époque Edo, il reste de spacieuses résidences aux pièces couvertes de tatamis ainsi que des temples chapeautés de tuiles vernissées. Le plus célèbre d’entre tous, Fuku Zenji est un havre de paix dominant les îles voisines.
À savoir : À la fois design et traditionnelle, l’auberge Iroha est l’endroit idéal pour déguster de délicieux kaiseki, petits plats gastronomiques servis en même temps.
Le long de la rivière, les anciens entrepôts à riz, transformés aujourd’hui en musées, s’égrènent à côté des saules pleureurs et des minuscules boutiques aux façades en bois. Cette petite ville, très préservée, est connue dans tout le pays pour la qualité de sa toile de jeans. Le quartier historique de Bikan est un centre artisanal authentique chapeauté par le sanctuaire Shintoïste d’Achi Jinja. Après avoir gravi une volée d’escalier, un premier temple flanqué de sanctuaires se découvre au milieu d’une esplanade. Seul le bruit des cloches actionnées par des fidèles vient troubler ce magnifique site perché en haut de la colline.
Conseil : N’hésitez pas à dormir sur place dans un ryokan (auberge traditionnelle) ! Cela vous permettra de profiter du quartier Bikan tôt le matin, sans le flot de touristes.