
Mis à jour le 9 janvier 2020
| Californie
Publié le 11 novembre 2013
Voyager en Californie implique forcément de se promener sous les palmiers d’Hollywood, de décider de se faire tatouer à Venice Beach (avant de renoncer au dernier moment) et d’envisager très sérieusement de tout plaquer pour devenir hippie/libraire anarchiste/pianiste de rue/les trois à la fois à San Francisco.
Mais après avoir arpenté les rues des deux villes phares du Golden State et leur foule grouillante, l’envie de profiter de la nature sauvage de l’Ouest américain se fait sentir. Ça tombe bien, la Californie ne compte pas moins de 9 parcs nationaux.
S’il ne fallait en choisir qu’un, ce serait probablement celui du Yosemite (prononcer Yosémiti), au nord-est de l’État, et ses 3 079 km2 de grands espaces. Après le parc du Yellowstone, c’est le site naturel le plus visité des États-Unis, avec presque 4 millions de visiteurs par an.
À seulement 4h30 de route de San Francisco et 20 $ de droits d’entrée, vous voilà arrivés dans la vallée du Yosemite. Les monts El Capitano et Half Dome la surplombent. Forêts de sapins, cascades vertigineuses, clairières ondoyantes et panneaux « Be careful of the mountain lion » (puma). Pas de doute, vous êtes dans le Wild West !
Wild ?… assez rapidement, on avoue avoir un doute, en voyant des cars entiers de touristes en survêtement fluo se presser sur les chemins les plus balisés (et faciles d’accès). Le Yosemite Village, s’il est bien pratique pour faire ses courses, passer à la laverie ou se doucher, est très fréquenté.
Après avoir suivi la foule pour admirer les incontournables cascades de la vallée (notamment les Yosemite Falls notamment, accessibles par différents sentiers, par niveaux de difficulté : il y a même un chemin accessible en fauteuil roulant !), vous vous rendrez rapidement compte qu’il suffit de s’éloigner de quelques centaines de mètres pour se retrouver seul et profiter de la beauté des paysages. Où que vous alliez, soyez-en assurés, ce sera magnifique. Vous tomberez sur une rivière paisible, une prairie de graminées, ou dans une forêt pleine de « chipmunks » (des écureuils comme Tic et Tac), pas craintifs pour un sou.
Évidemment, s’il est tentant de sauter de rocher en rocher en chantant L’air du vent comme Pocahontas, il faut impérativement suivre les précautions d’usage, indiquées par des panneaux partout dans le parc. Si un chemin est interdit, il l’est vraiment. Il en va de votre sécurité et de celle de la nature environnante.
Alors que les plus sportifs (et les plus équipés) se lanceront dans la randonnée qui mène au sommet du Half Dome (une vingtaine de kilomètres), les autres pourront se contenter des marches Inspiration Point Trail, ou Mirror Lake, de seulement 3 km. Ils offrent des points de vue incontournables sur les « murs » de pierre qui cernent la vallée.
Le parc ne compte pas que la Yosemite Valley, mais offre d’autres lieux fascinants à visiter, à condition de faire une heure ou deux de voiture.
Vous pourrez ainsi aller voir les séquoias géants de Wawona, le mont Glacier Point, la prairie de Tuolumne Meadows ou le barrage de Hetchy Hetchy.
Vous le voyez, le parc propose un grand nombre d’activités et de paysages, c’est pourquoi on ne saura que trop vous conseiller de passer plusieurs jours dans le parc. Mais attention, quel que soit votre choix d’hébergement, il vaut mieux réserver le plus tôt possible ! Les plus en recherche de confort pourront ainsi dormir à l’hôtel ou dans un lodge (chalet), tandis que les plus aventureux pourront planter leur tente dans l’un des quatre campings de la vallée : North Pines, Lower Pines, Upper Pines ou Tuolumne Meadows.
Une expérience un peu plus roots mais qui offre deux avantages : tout d’abord, profiter du speech que chaque ranger prodigue aux campeurs à propos des ours, qui aiment bien rôder pour chiper de la nourriture – quitte à défoncer les voitures en quête d’un Milky way oublié sur la plage arrière. En plus de vous expliquer comment enfermer vos vivres (et votre dentifrice) dans un casier anti-plantigrade gourmand, le charmant ranger vous montrera comment effrayer un ours, voire s’en défendre. Il vous faudra alors jouer la scène avec beaucoup de conviction et répéter « Bear, go away ! » jusqu’à validation du préposé aux ours. Un grand moment de camaraderie.
Deuxième intérêt du camping, se la jouer Into the Wild, en se faisant un beau feu où faire griller des marshmallows. Si jamais il vous manque quelque chose, il vous suffit d’aller toquer à la porte des immenses « camping-bus » de vos voisins américains, qui sont tout équipés. Avec une serviabilité toute US, on vous prêtera aussi bien un ouvre-boîte qu’une lampe frontale. Et peut être même qu’on vous proposera un expresso ! ). Après avoir bien mangé, avoir joué aux cartes, avoir croisé une mouffette en allant se brosser les dents, on s’endort paisiblement au son de la rivière qui ne passe pas très loin.
… Bon en vrai, cette histoire d’ours était un peu effrayante, alors on ne trouve pas si facilement le sommeil. Mais ça fait partie du charme du Yosemite !
D’ailleurs au final, on en a croisé aucun, de ces fichus black bears. Et on doit dire qu’on en est presque triste. On sera obligé d’y retourner !