
Mis à jour le 27 novembre 2018
| Côte d'Azur , Provence
Publié le 30 mai 2011
La Côte d’Azur. Kézaco ? Yachts rutilants et magnum de champagne ? Monaco, Nice ? St Trop’ ? Sans doute. Mais pas que… ! C’est avant tout une inspiration, un paradis de douce rugosité, un chant marin qui pousse la Méditerranée jusque dans les terres, une poésie des premiers temps… Artistes, artisans et créateurs ne s’y sont pas trompés, qui s’y sont installés et ont laissé éclater leur talent dans cet écrin sublime.
Une ville n’a jamais si bien porté son nom ! Cité gracieuse, douce et agréable, dans ses petites rues étroites, pas besoin de GPS ou autre grigri techno, ici c’est l’envie qui oriente ! Nos souvenirs d’enfance nous ramènent à l’esprit les senteurs florales et ciselées des fabriques de parfums : lavande, rose, jasmin,… Vos pas et votre intuition vous mèneront aisément chez Fragonard, usine historique de la ville, fondée en 1782. Dans une ambiance courtoise et décontractée, on découvre le raffinement de ce travail d’orfèvre. Le must de la maison : le Musée du parfum où s’étalent sous nos yeux 3 000 ans d’essences diverses ! Puis on reprend notre déambulation. Et comme ici le temps est suspendu, on s’autorise une pause en terrasse. Il est 16h30, Pascal, le patron du bistrot nous propose quelques toasts de tapenade « pour boucher le trou » ! Sur ses conseils, nous montons jusqu’à la cathédrale Notre Dame du Puy, église du XIIIe siècle, point culminant de la ville. En poussant la porte, on tombe sur quelques œuvres picturales de grands Maîtres, dont un certain… Fragonard !
A Vallauris, on emboîte le pas sur celui de Picasso, grand amateur de poterie et de céramique, dont la curiosité fut piquée lors d’une première visite à la fin des années 40. Nos pérégrinations nous mènent jusqu’aux ateliers d’artistes contemporains de renom. Ne redoutez pas ces rencontres, ici la grosse tête n’est pas de mise ! Vous vous sentirez bien plus à l’aise que dans n’importe quelle galerie parisienne ! Dans l’atelier de Marc Piano, sous les yeux bienveillants de ses « Monstres », on se laisse conter l’histoire de la famille Massier dont les membres furent les précurseurs de la faïence émaillée et du lustre. Après ces quelques rencontres, on décide de se rendre au Musée Magnelli, musée de la Céramique. (tél. : 04 93 64 16 05). On se doit d’aller y admirer, entre autres œuvres, le double tableau que Picasso offrit à la ville : La guerre et la paix. Un coup de Maître !
A Biot, petit joyau médiéval flanqué dans un écrin de verdure, on arpente « à la cool » les ruelles étroites et sinueuse. On se fait, au gré de nos imaginations, cacique templier, chevalier de Malte ou bandit héroïque. Croyez-le ou pas, notre songe est interrompu par un ange : Ange Ros ! Figure locale, assise sur le seuil de sa maison, ce cordonnier truculent nous lance, amical : «Vous voulez visiter ?». Son atelier est une caverne fabuleuse où s’amoncèlent des dizaines d’années d’outils et de souvenirs de toute sorte. Puis Ange nous somme (gentiment !) de « descendre à la verrerie ! » Après une descente par le chemin des Combes, nous arrivons jusqu’à la fabrique. Et là … Ce n’est pas une usine, c’est une scène couverte d’artistes ! Ça tourbillonne, ça étincelle, ça s’enflamme ! Le Maître verrier nous détaille avec fierté la grande prouesse qui, dés 1956, fit la légende de la verrerie : le verre bullé. Toutes les explications les plus précises nous sont données : du choix du sable au placement des bulles, de la formation des « gamins » à l’expérience des Maîtres !
On se laisse porter, rue Grande, de boutiques en ateliers d’artistes, à la découverte de cet ancien et superbe village. Il est encore tôt. Le village est paisible, la foule estivale ne l’a encore que peu investi. Installés à nos côtés sur le rebord d’une fontaine, deux jeunes voyageurs irlandais jonglent avec une collection de fascicules. On se permet :
– « Vous avez fait la Fondation Maeght ? »
– « Oh oui, hier ! Fabuleux ! Si vous aimez l’Art moderne, c’est incontournable ! » répond Carol.
Vers 10h, on pousse le portail ouvrant sur le grand jardin qui entoure la Fondation, étonnant bâtiment construit en 1964 par Josep Lluis Sert, sous l’impulsion de deux passionnés d’art, Aimé et Marguerite Maeght. Quelques enfants jouent à singer la démarche des personnages de Giacometti. Tout est voué à l’Art en ces lieux et le spectacle commence dès l’entrée : le jardin est une salle d’exposition en plein air qui accueille les œuvres de Chagall, Miro ou Calder. A l’intérieur, les plus grandes œuvres du 20e siècle côtoient les créations les plus contemporaines. On reste bouche bée devant les tableaux de Braque, Kandinsky ou Tapies ! Devant une toile monumentale de Soulages, un visiteur s’interroge sur le sens caché de ces grandes griffures goudronneuses… Un rêve, tout simplement.
Flânerie contemplative ! Attitude (aptitude ?) qu’il faut impérativement adopter en ce pays ! Terre, parfums, couleurs, rencontres, tout en ce théâtre brûlé de soleil éveille les sens et souffle l’inspiration. Comme tous ces artistes et artisans qui en ont fait leur patrie, laissez-vous guider par votre curiosité pour découvrir ce paradis où Histoire et Modernité se mêlent dans l’azur…
Et vous, vous connaissez des ateliers ou des artistes de la Côte-d’Azur à ne pas manquer ? Partagez vos trouvailles !
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