Séjour le long de la rivière Dordogne

Par Marie-Hélène, auteure du guide Evasion Dordorgne-Périgord

Tous les sens sont en éveil pour cette découverte du Périgord qui flirte joliment avec la rivière Dordogne. Toutefois, les vacances n’étant pas encore terminées, on évitera les sites trop bondés pour une visite plus intime du Périgord doublement teinté de rouge et de noir.

Bergerac, la ville pourpre

Il va falloir commencer ce périple périgourdin en brisant un mythe : on ne découvrira pas Bergerac sur les pas de Cyrano… il n’y est jamais venu ! Pourtant, on a l’impression de revivre le roman en flânant dans les ruelles du vieux Bergerac : le poète ne se cacherait-il pas derrière ces maisons à pans de bois et encorbellement ? A l’ombre d’un pilier du beau cloître des Récollets, transformé aujourd’hui en maison des vins ? Car si Bergerac ne peut se targuer du panache d’un Cyrano, elle a tout de même la quasi totalité du vignoble périgourdin à ses pieds !

Verre de vin chez les Verdots…

Il faut s’enfoncer un peu dans les terres bergeracoises pour aller goûter ce fameux vignoble aux 13 appellations. Direction Conne de Labarde à une dizaine de kilomètres au sud de Bergerac pour une rencontre savoureuse avec les Bergerac blancs, rosés et rouges et les Monbazillac du «Clos les Verdots». David Fourtout, son propriétaire, cultive 35 hectares de vignes en tenant compte de la lune et des conditions climatiques, ce qui lui permet de limiter les traitements chimiques. Sa cave est exceptionnelle : un cube de béton enterré dans la roche, traversé par une rivière souterraine qui contribue à maintenir une température entre 10 et 12° C.

Au barrage de Tuilières, des saumons dans l’ascenseur !

Retour le long de la Dordogne pour assister, si l’on a beaucoup de chance, à la remontée des saumons. Au barrage de Tuilières à Saint Caprèse de Lalinde, ces poissons migrateurs sont en effet pris en charge pour éviter de finir en bouillie : adoptant le système de l’ascenseur, une cuve les recueille à leur arrivée, puis remonte jusqu’à l’amont du barrage pour les déverser de l’autre côté… astucieux ! Un petit sentier d’interprétation nous conduit jusqu’à la vitre qui donne sur la cuve mais on a beau écarquiller les yeux, il est très difficile de distinguer la queue frétillante d’un poisson dans cette eau si remuante !

A la poursuite du diamant noir : la truffe

Comment résister à un tel parfum ? En Dordogne, la truffe se traque été comme hiver. Sur son exploitation située à quelques kilomètres de Saint-Cyprien, Edouard Aynaud accompagné de son chien Titeuf nous emmènent entre chênes verts, noisetiers et charmes à la découverte du roi des champignons. Il faut toute son expérience et le flair de Titeuf pour sentir une truffe sous un sol qui n’a, à première vue, rien à cacher. L’appétit venant forcément en mangeant, ceux qui ont eu la prévoyance de commander une dégustation se réjouissent déjà d’une savoureuse brouillade d’œufs aux truffes. Les autres pourront toujours se rabattre sur les conserves…

Beynac, un château promontoire

Dominant la vallée de la Dordogne, Beynac et Cazenac est un charmant village à découvrir en fin d’après-midi, lorsque les touristes se font plus rares. Tout en haut du village, la forteresse de Beynac vous offre le plus beau des panoramas sur la rivière et ses autres châteaux : Castenaud, Fayrac et Marqueyssac.

Ce subtil petit goût de noix

Corne, Marbot, Franquette ou Grandjean ? Comme pour le foie gras, tout est question de goût pour ces quatre variétés de noix du Périgord : un peu d’amertume chez la Grandjean, de sucre pour la Corne, un petit goût de noisette chez la Franquette et de douceur pour la Marbot. A Castelnaud, l’écomusée de la noix en fait un tour complet et donne même des idées aux enfants pour fabriquer des jouets avec les coquilles. Plus loin, vers Cénac, on en goûte tous les subtils parfums à l’huilerie d’Aiguevive, un superbe moulin restauré.

Cadiot, un jardin plein de charme

Le voyage se termine en douceur dans les allées parfumées du jardin de Cadiot à Carlux, à l’extrémité ouest de la Dordogne. Avec son mari Bernard, Anne-Marie Deccotignies a planté, taillé, magnifié ce petit coin de terre en lui donnant plusieurs ambiances. Du très ordonné jardin toscan au plus sauvage sous-bois peuplé de cyclamens et de fougères, on flâne nez au vent (ah, ce parfum de roses anciennes ! ) et regard en éveil. Et si l’on n’est pas pressé, on peut s’asseoir à l’ombre du patio pour profiter encore un peu de la sérénité des lieux.

De châteaux en belvédères, de jardins en villages suspendus aux falaises, la rivière Dordogne a bien d’autres secrets à dévoiler…

Et vous, vous avez vos coins préférés en Dordogne ? Faites-en part !

Retrouvez d’autres idées de balades dans le guide Evasion Dordogne-Périgord.