
Mis à jour le 9 janvier 2020
| Bretagne
Publié le 20 mai 2013
Quand on part pour une destination, il vaut mieux ne s’attendre à rien. Comme ça, on est certain de ne pas être déçu. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avant de m’aventurer à Roscoff. Roscoff ? Un petit port de pêche, dans le Léon. Le Léon ? Le nord du Finistère, pour ceux qui ne connaissent pas. En fait, je n’avais même pas prévu de me rendre à Roscoff, c’est le hasard qui m’a amenée là. Et je n’ai pas été déçue.
Tout commence sur le vieux port, chez Ty Pierre. Accoudée au comptoir, j’observe le ballet des habitués. Je pense avoir trouvé l’un des principaux lieux de ralliement des roscovites. Et pour cause, l’établissement a ouvert en 1930, se targuant ainsi d’être le « plus vieux bar pub restaurant sur le port de Roscoff ». C’est donc l’endroit idéal pour humer l’ambiance de la ville et voir passer tout ce que Roscoff compte d’habitants : des jeunes et des moins jeunes, des clients à l’ardoise bien remplie et d’autres qui ne font que passer, le temps d’un café, en descendant du ferry qui les amène d’Angleterre. Car ici, on fait face à l’ennemi juré… mais on l’accueille volontiers.
Peu de rues à Roscoff. Mais suffisamment pour se dire que c’est une jolie cité. Vieilles bâtisses de granit et toits d’ardoise, demeures d’armateurs ou de négociants des siècles passés agrémentées de gargouilles ou de cheminées monumentales, venelles, tourelles, chimères, sculptures diverses et variés : le centre historique est charmant. On me conseille d’aller voir l’Eglise Notre-Dame de Croas-Batz, construite au XVIème siècle. Ceci dit, je l’aurais difficilement ratée, avec son clocher gothique flamboyant chargé de colonnes, qui domine les toits de la ville. Les bateaux sculptés dans la pierre rappellent que la mer a façonné la cité. D’ailleurs, est-ce pour cela qu’il y a tant de chapelles à Roscoff ? Peut-être. En tout cas, perchée sur son promontoire, à l’extérieur du bourg et face à la mer, la chapelle Sainte-Barbe semble toute indiquée pour prier et protéger les marins partis en mer…
Je ne sais si c’est l’air marin qui me fait ça, mais j’ai comme une envie de farniente. Bon, c’est le début du printemps, nous sommes à Roscoff et pas de quoi lézarder en bikini sur la plage… Il n’empêche. J’attrape ma serviette, mon maillot et file en direction de la Thalasso. Pour la cure d’une semaine avec enveloppements d’algues et assiettes de carottes vapeur on attendra un peu, mon portefeuille ne me le pardonnerait pas. Mais, pour moins de 15 euros, je me prélasse dans une piscine d’eau salée à plus de 30°C, un jacuzzi et un sauna pendant que, de l’autre côté de la vitre, le vent souffle sur la mer…. Une véritable bulle, dont je ressors détendue, à l’état de guimauve. C’est à ce moment que je tombe sur le Centre de Découverte des Algues, intarissable sur le sujet. Projections, conférences, sorties découvertes : de quoi vous réconcilier avec les laminaires et autres laitues de mer. Et les inclure dans votre quotidien à coups de thés, terrines, crème pour le visage ou encore ce dentifrice, qui m’intriguait mais je n’ai pas osé essayer.
Par contre, ce que j’ai tenté, ce sont les breuvages. Car ici, on boit local. Et à la pression, s’il-vous-plaît. Dans la Brasserie Kerav’Ale, à l’extérieur de la ville, on fait des bières artisanales : blonde, ambrée, blanche, bio… Entrez dans un bar du coin et demandez une Rosko ou un cidre : ils sont du pays. Dans un autre genre, je n’étais pas encore arrivée à Roscoff que l’on me parlait déjà de L’Albatros et de ses rhums arrangés. Et pour cause. Derrière le comptoir, une trentaine de bocaux colorés aux étiquettes particulièrement alléchantes : sirop d’érable, fleur d’oranger, basilic, bergamote, lavande caramel au beurre salé,… Pas moyen de faire un choix, il a fallu en tester plusieurs. Je me suis donc sacrifiée… jusqu’au rhum-piment qui m’a rappelé que je suis loin d’avoir le gosier d’un pirate. Très loin.
Je vous l’accorde, le jeu de mots est facile… A 15 mn en bateau de Roscoff, l‘île de Batz est un passage obligé. « Ici, les gens viennent de Roscoff ou alentour, juste pour la journée. Ca leur fait une balade dépaysante, juste à côté ! ». A l’hôtel-bar-restaurant Les Herbes Folles, l’homme qui tient le comptoir raconte l’île et ses habitants. A l’écouter ainsi parler, j’ai bien failli ne jamais dépasser l’embarcadère, juste en face ! Mais vingt minutes plus tard me voici, à pied ou à vélo, en train de sillonner les chemins et sentiers côtiers de l’île. De plages étendues en rochers escarpés, les herbes plient sous le vent, la mer prend d’étonnants reflets et je me vois volontiers m’installer, pour un été, dans une de ces petites baraques aux pierres usées. Si je devais me trouver une activité, je ferais des crêpes sur le port, dans les fourneaux des Couleurs du Temps. Juste pour pouvoir manger à volonté leurs galettes de sarrasin aux oignons de Roscoff ou à l’andouille de Guéméné, qui sont à tomber et vous font oublier qu’il faut rentrer sur le continent….
Certes, à Roscoff le temps est changeant, il pleut parfois en été et l’eau ne dépasse guère les 20°c. Mais, c’est certain, j’y reviendrai. Et pas par hasard.
Office de tourisme de Roscoff : www.roscoff-tourisme.com
Faire le tour de l’île en kayak est aussi très sympa…Je l’avais fait il y a quelques années. Il faudrait que j’y retourne pour mieux découvrir le coeur de l’île, dont je n’avais eu qu’un aperçu.
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le 24 mai 2013 :
Le dentifrice aux algues est inégalable pour le bien-être des gencives (dixit ma mère).