
Mis à jour le 30 novembre 2018
| patrimoine , Portugal
Publié le 22 août 2012
Soleil, plage et mer étaient mes seuls mots d’ordre après un printemps pourri. Destination choisie : l’Algarve, au Portugal. Mais pour donner un peu plus de relief culturel à ce voyage, j’avais planifié une petite escapade à Évora. Je ne l’ai pas regretté.
L’Alentejo fait un peu penser à la Toscane avec son relief de collines où contrastent le jaune de l’herbe brulée par un printemps de sécheresse et le vert des vignes, des oliviers et des chênes lièges de cette région agricole. Villes et villages, en raison de la proximité de l’Espagne, ont été édifiés sur des hauteurs et sont bien souvent encore ceinturés de leurs murailles. C’est le cas d’Évora, qui se blottit derrière ses remparts de pierres grises.
Quand on passe la porte de la ville, c’est une belle surprise : rues pavées, maisons blanches aux fenêtres, portes et soubassement soulignés d’ocre, de gris ou, pour les plus opulentes, de pierres grises. Les toits sont souvent à 4 pentes, en tuiles romaines, et des balcons en fer forgé trahissent une influence maure, tout comme les nombreuses fontaines. Dans les petites cours ou dépassant des murs, des orangers ou d’éclatants bougainvilliers.
Qui dit Patrimoine de l’humanité peut sous-entendre marathon de visites de musées, d’églises ou de châteaux ! Et de façon sous-jacente, horde de touristes, queue, lutte pour une place de parking. À Évora, rien de tout ça ! La ville se parcourt à pied et les touristes ne sont pas envahissants. On souhaiterait parfois qu’ils le soient un peu plus pour donner un coup de pouce à l’économie du pays…
Le temple romain, le mieux conservé de la péninsule et emblème de la ville, s’élève devant le Couvent dos Loios (qui abrite aujourd’hui une charmante pousada) et face à la très jolie église São João Evangelista, décorée d’azulejos et au chœur doré. L’Université, la plus ancienne du Portugal après celle de Coimbra, se visite en partie. Drôle de contraste entre les azulejos des couloirs, les tables de marbre du réfectoire et les salles de cours ou les photocopieuses…
Une expérience bien dérangeante m’attendait ensuite : la visite de la capela dos Ossos, qui jouxte l’église Saint-François, et dont la maxime (ci-dessus), inscrite au-dessus de la porte d’accès, donne tout de suite le ton. L’intérieur est couvert de tibias soigneusement rangés et de crânes dessinant des arcs de cercle ; deux squelettes momifiés sont suspendus aux murs. Le moine franciscain à l’origine de ce projet souhaitait montrer la vacuité de la vie terrestre : c’est assez réussi !
Pour chasser ce petit malaise, je me réfugie dans le petit jardin public tout proche et je m’offre un verre au café à côté du petit lac. Ou encore mieux, je réserve une table chez Fialho, le meilleur restaurant de la ville où le service est classique, le décor traditionnel, les clients essentiellement portugais, la cuisine délicieuse et les vins de l’Alentejo … à découvrir absolument.
Vous l’aurez compris, Évora est tout sauf le lieu où il faut être absolument, loin du bling bling ou du tourisme de masse et ce, pour le plus grand plaisir de ses visiteurs et du mien…
Fialho, Traverssa dos Mascarenhas 16, tel : 351 266 703 079.
Portugal
15.90 €
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