
Mis à jour le 20 juin 2019
| Charente-Maritime , France
Publié le 10 mars 2011
La flèche bleue du TGV atlantique entre en gare. Une odeur d’océan dans l’atmosphère, la lumière liquide qui filtre par la verrière, et sur le parking, les bus en route pour l’île de Ré. Au loin, les mâts des voiliers hérissés vers le ciel, les tours imposantes du Vieux Port, gardant jalousement la ville… Bienvenue à La Rochelle, capitale de l’océan.
La vie de marin, c’est possible ! Ceux qui, à la manière des frères Dupondt ou de l’écrivain charentais Pierre Loti, cherchent un déguisement pour passer inaperçu peuvent se rendre à la boutique les Puces de Mer, dans le quartier du Gabut. Ce dépôt-vente spécialisé dans les articles de pêche et de marine est fait pour les amateurs de jersey, de pulls en laine et de vestes de quart. Un joyeux bric-à-brac, riche en curiosités !
Vous voilà équipés pour affronter les embruns, et goûter à la vie de marin. Ca tombe bien, amarré sur le quai face à l’Aquarium se trouve le France 1. Un vieux rafiot de Météo France reconverti en musée maritime, ainsi qu’un chalutier et un remorqueur. De la salle des machines aux cuisines, on découvre le quotidien des matelots. Il manque juste les récits et anecdotes des marins rochelais. A la sortie, on nous dit justement que toutes ces histoires ont été collectées et rassemblées sur un site internet…
Sur ce même quai est amarré Joshua, le mythique ketch rouge de Bernard Moitessier. En 1968, le navigateur achève en tête la première course autour du monde en solitaire. Alors qu’il s’apprête à franchir la ligne d’arrivée, il renonce à la victoire : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, écrit-il dans son journal de bord, parce que je suis heureux en mer et peut-être aussi pour ne pas perdre mon âme ». Sacré bonhomme ! Le voilier est désormais entre les mains du Musée Maritime et les amis du musée mettent un point d’honneur à le faire naviguer, encore et toujours. L’un à la barre, les autres aux manœuvres, à bord l’ambiance est décontractée et conviviale.
Notre odyssée se poursuit sur le port de Minimes, l’un des plus grands complexes de plaisance d’Europe sur la côte atlantique. Sur le pont de son catamaran, un homme s’attèle à quelques réparations. Il s’appelle François Christophe (06 03 11 33 18). Un type charmant, qui nous parle de son métier de skipper et des sorties en mer au cours desquelles il emmène des passagers. Néophytes ou amateurs plus avertis, il les initie à l’art des nœuds et dévoile le sens caché des mots « foc », « bitture », « safran »… Un vrai capitaine avec ses moussaillons !
Restés à terre, les marins d’eau douce, eux, se consolent sur le sable de la toute proche plage des minimes. L’occasion d’assister au ballet des cargos sur la route de l’horizon. Sur la gauche, pardon, à bâbord, un curieux édifice émerge des eaux : c’est le phare du bout du monde, réplique d’un phare de Patagonie qui inspira à Jules Verne un roman. Avec ce petit bout d’antipode, la rumeur des vagues, le parfum du varech… Il suffit parfois de fermer les yeux pour faire le tour du monde.
L’iode et l’écume, ça creuse ! Et l’heure est venue de se restaurer. Tant qu’à faire, autant pêcher soi-même son repas. Une partie de pêche à la dérive à bord du Cap’tain OJ et l’affaire est conclue ! Bar, maigre ou lieu selon la saison, qu’ils soient novices ou confirmés, les pêcheurs devraient s’en sortir avec de belles pièces. Le tout, à peine moins cher qu’une table chez Coutanceau, le deux étoiles local. De retour de pêche, rendez-vous à La Guignette, pour un petit verre de blanc dans une ambiance vieux loups de mer, ou assis sur une bite d’amarrage du Vieux Port, pour déguster une glace caramel au beurre salé de chez Ernest.
La pêche continue, le lendemain matin. Il est 5 heures 30, les chalutiers finissent de décharger leurs tonnes de marchandises sur les quais du port de Chef de baie. La criée est en ébullition : merlans, cabillauds, langoustines, congres et églefins attendent d’être fixés sur leur prix. Dans cette criée ultramoderne, les enchères se font sur ordinateur, avec écrans de contrôle et achats à distance. Une vraie bourse aux poissons que l’on visite, l’été venu.
Port de pêche, de plaisance et de commerce, ouvert à tous les ailleurs et à toutes les innovations, La Rochelle est une ville de voyageurs. Ses mille et un navires promettent autant de traversées et d’aventures…
Et vous, quelles sont vos adresses préférées à La Rochelle ?
Retrouvez notre sélection d’hébergements de bonnes adresses dans le guide Evasion La Charente-Maritime
jano
le 16 mars 2011 :
Génial, j’embarque!