
Mis à jour le 26 novembre 2018
| gastronomie , Languedoc , randonnée , sports et loisirs
Publié le 27 juin 2011
Par Elisabeth Mauris, auteur du guide Évasion Languedoc
Au sud-ouest de la Lozère, le Tarn et la Jonte ont creusé dans les causses des gorges profondes et magnifiques qui se rejoignent au Rozier. En piste pour ces paysages grandioses, avec les vautours fauves pour compagnons de route.
Au Rozier, une inévitable question se pose : de quel côté partir ? Cyril, mon guide, me suggère une randonnée avec vue des deux côtés. En route donc pour les « corniches du causse Méjean ». Une balade somptueuse, surtout côté Jonte où le sentier, judicieusement nommé «les balcons du vertige », frôle parfois le bord de la falaise haute de 400 m ! Et, comble de plaisir, de gigantesques vautours fauves planent à nos pieds. Notre randonnée s’achève côté Tarn. Cyril m’indique au loin une plage, 400 m plus bas. La perspective d’une baignade m’emballe !
Cap (en voiture !) sur la fameuse plage. Du sable blanc et fin, des falaises boisées, le cadre est idyllique ! L’eau limpide et fraîche nous revigore. Les canoës défilent. Mes rêves de castors s’évanouissent. « On a des chances d’en voir en étant très discret et surtout à la tombée de la nuit », me confie Cyril.
Fini le farniente, je poursuis ma route sinueuse le long des gorges. A la Malène, petit village les pieds dans l’eau, les bateliers proposent des balades en barques. Comme le faisaient les premiers touristes, il y a 150 ans. De là, je pars à l’assaut du belvédère du roc des Hourtous, l’un des plus beaux panoramas sur les gorges du Tarn, sur le causse Méjean. Vue vertigineuse et paysage époustouflant : les eaux émeraude du Tarn serpentent 450 m plus bas.
Dans les gorges, Sainte-Enimie est un incontournable. Ruelles pavées, maisons anciennes, placettes, la petite citée médiévale attire les foules. Je me sens mieux sur le causse de Sauveterre. Je roule à la recherche d’Utopix. Un impressionnant vautour fauve plane au-dessus de ma voiture ! Dépaysement total. A Utopix, cette sensation se renforce. Dans ce « musée » au milieu de nulle part, on bascule dans le monde insolite de Jo Pillet, artiste farfelu et hors norme.
Fortement attirée par les endroits perdus, je choisis de dormir au gîte les Fleurines, sur le causse de Sauveterre. Cette ancienne ferme caussenarde rénovée avec goût m’enchante. Les propriétaires me recommandent de dîner à l’auberge Chez Louis, à 15 mn de route. Une table idéale pour les solides appétits ! En entrée, je me régale d’une salade de plantes sauvages cueillies par Marie, talentueuse cuisinière, pendant qu’Andrée, sa mère, fait filer l’aligot sous le regard gourmand de ses hôtes.
Requinquée par une nuit réparatrice, je file vers les gorges de la Jonte. Les multiples vautours fauves que j’ai rencontrés ont titillé ma fibre naturaliste. Rien de tel qu’une halte à la maison des vautours au Truel pour nourrir ma curiosité. Panneaux informatifs, images d’archives, interviews, tout est dit ici sur les mœurs de ces oiseaux, les causes de leur disparition, leur réintroduction dans les gorges de la Jonte au début des années 90. Passionnant ! Sur la terrasse équipée de longues-vues, je tente d’observer ces volatiles dans les falaises.
Sur le causse Méjean, je découvre une autre belle histoire de réintroduction. Celle des chevaux de Przewalski (on prononce Pchévalski !). Dans ce sublime paysage de steppes, je les regarde vivre. Et dire qu’ils ont failli disparaître de la planète ! Heureusement, l’association Takh a recréé un troupeau ici, au Villaret, pour les réintroduire dans leurs steppes mongoles d’origine.
Je reprends ma route et je savoure la magie de ce causse désolé. Avant de savourer une bonne assiette de fromages de brebis à la fromagerie Fédou, puis d’explorer l’Aven Armand. Dans l’immense salle, « qui pourrait loger Notre-Dame-de-Paris » selon notre guide, nous cheminons dans une véritable forêt de concrétions. Un décor superbe, auquel on peut accéder aussi par un puit naturel, comme l’ont fait les découvreurs en 1897. En compagnie d’un spéléologue confirmé, bien sûr.
Sur les sentiers de randonnée qui surplombent les gorges, au bord des eaux claires des rivières, sur les étendues sauvages des causses, j’éprouve toujours le même bonheur à arpenter cette nature préservée.
Et vous, vous êtes déjà allés du côté des gorges du Tarn ou de la Jonte ? Faites part de vos impressions ! Racontez !
Retrouvez d’autres idées d’itinéraires dans le guide Evasion Languedoc.
Agnès
le 4 juillet 2011 :
Je confirme, la rando gorges de la Jonte couplée aux gorges du Tarn est l’une de mes plus belles rando dans la région. Mais je vois qu’il me reste encore bien des curiosités àvisiter autour.
Merci àElisabeth pour toutes ces suggestions.