
De loin, on croirait des glaciers. Mais plus on s’approche, plus ça se précise : ces montagnes zébrées de pistes d’un blanc éclatant qui scintille au soleil sont … en marbre ! Un précieux matériau qui a fait depuis les Romains la renommée de Carrare, une ville nichée au pied des Alpes apuanes, en Toscane, qui pense marbre, qui est marbre. Il est partout : places, monuments, et plus encore dans la poussière qui recouvre d’une fine pellicule paysage, voitures, vêtements, sans oublier les poumons …
Pour en savoir plus, en route pour les sommets. On ne rentre pas incognito dans les carrières : il faut montrer patte blanche, et suivre une des visites guidées, proposées en plusieurs langues. J’opte pour le plus spectaculaire de ces antres, celui de Frantiscritti, au nord-est de Carrarre. Après Miseglia, il y a trois ponts à passer, où circulait autrefois le chemin de fer marbrier, et me voilà dans le saint des saints. Je suis accueillie par une charmante guide qui m’invite à grimper dans un mini-bus en compagnie d’autres visiteurs. 600 mètres plus loin, se découvre le cœur de la cathédrale de pierre, dont les parois paraissent taillées à la serpe.
Une demi-heure plus tard, je suis imbattable sur les techniques d’extraction, le poids des blocs et le nom des artistes qui ont passé des mois à choisir ici le marbre le plus pur : parmi les plus réputés, Michel-Ange et le Bernin. A partir du XVIIIe siècle, les sculpteurs se sont formés à l’Académie des Beaux-Arts de Carrare et ont fondé des dizaines d’ateliers : à la fin du XIXe siècle, on en comptait plus de cent !
Jusqu’au XIXe siècle, savez-vous comment on transportait les blocs de marbre ? Grâce à la lizzatura, système de transport utilisé depuis les Romains. La lizza était une sorte de gros traîneau en bois qui, chargé de blocs de marbre et retenu par des câbles, descendait le long de la pente : on le faisait glisser sur de petits troncs de bois savonnés, les parati. Il fallait veiller à ce que le tout soit solidement attaché. La construction du chemin de fer, puis l’arrivée des camions a mis fin à ce système qui avait l’avantage d’être assez silencieux. Car aujourd’hui, sur les pistes, c’est un ballet incessant de poids lourds qui charrient l’or blanc à grand renfort de coups de klaxons…
Les Italiens viennent de loin pour le déguster et, le week-end, toutes les tables sont prises. Le lard de Colonnata, qui est à la fois le nom du village et d’une des carrières, se mange frit sur des tranches de pain, accompagné d’un bon verre de vin. Un vrai délice ! Tous les bars du village en servent. Une fois que vous l’aurez goûté, vous ne penserez qu’à une chose : en rapporter pour faire durer le plaisir. Ca tombe bien : il se vend sous vide sur place, et peut se conserver six mois. Parfumé aux épices – sauge, clou de girofle, romarin, poivre –, il se conservait autrefois dans les galeries d’extraction du marbre !
Une fois redescendu, le Museo del Marmo vous attend à Carrare. Vous y apprendrez notamment qu’il existe plus de 300 variétés de marbre : qui dit mieux ?
Ça ne vous laisse pas de marbre? Alors pourquoi ne pas organiser un petit voyage en Toscane pour visiter cette magnifique région. Pour réserver votre logement au meilleur prix, rendez vous sur Gowithoh !
Photo à la une : © William Domenichini http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carrara_-_Cave_di_marmo.JPG#metadata
Toscane
15.90 €
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