
Mis à jour le 16 février 2017
| archéologie , patrimoine
Publié le 2 avril 2012
Drôle d’idée d’aller revoir les Pyramides au moment où l’Égypte se remet difficilement des convulsions de l’an dernier. Mais l’occasion de se balader presque seul dans l’un des must touristiques de l’Égypte sous un flamboyant soleil de printemps ne se refuse pas ! Alors, les Pyramides : merveille du monde ?
Adel se désole. Il m’a fallu des trésors de persuasion pour l’arracher à son douillet appartement de Zamalek et le convaincre de m’accompagner sur le plateau de Guizeh. Un crève-cœur pour ce guide à l’agenda désespérément vide : là où d’ordinaire des milliers de visiteurs grouillent au pied de la Grande Pyramide et devant le Sphinx règne ce matin un calme de cimetière.
Maalech, « ça ne fait rien » : le maître mot du fatalisme du peuple égyptien est sûrement le secret de sa bonne humeur. Puisqu’on ne peut rien devant les catastrophes, autant continuer à vivre. Et aujourd’hui s’offre l’occasion unique de se glisser seul à l’intérieur de la Grande Pyramide. Un exercice auquel j’avais renoncé depuis des années, tant l’affaire était devenue éprouvante : la lente progression d’une colonne de fourmis dans les dédales, courbés en deux, dans une atmosphère irrespirable, le nez collé sur le derrière de son prédécesseur… Très peu pour moi !
Effet Indiana Jones garanti : un boyau d’à peine un mètre de haut, puis l’écho de nos pas dans la grande galerie qui grimpe vers la chambre du roi. Un peu oppressante quand même, l’idée d’avancer au cœur d’une formidable masse de pierre dont on pourrait faire un mur de 3 mètres de haut tout autour de la France selon les savants calculs de Bonaparte. Et puis la chambre funéraire : pas de décoration ici comme dans les tombeaux de la Vallée des rois, mais des murs de granit nu entourant le sarcophage ouvert du pharaon.
Et si c’était un leurre ? Depuis l’Antiquité, une foultitude d’hypothèses ont alimenté le mystère des Pyramides. L’œuvre d’intelligences venues d’ailleurs avancent même certains esprits imaginatifs… Ainsi, une des dernières hypothèses en date ne voit dans la chambre du roi qu’un élément d’un formidable vérin hydraulique. Remplie d’eau par les conduits qui la relient à l’air libre, elle actionnerait un mécanisme permettant d’accéder à la véritable chambre funéraire où reposerait toujours le pharaon entouré de ses trésors.
Pas mécontent de l’expédition, Adel détaille les dernières nouvelles des Pyramides : des fouilles ont révélé l’existence d’un mur d’enceinte autour du Sphinx ; un puits – le tombeau d’Osiris – connu depuis l’après guerre a été exploré sous la houlette de Zahi Hawass, le pétulant directeur des antiquités qui semblait aussi inamovible que les Pyramides. Jusqu’à sa destitution dans la foulée de la révolution égyptienne. « Une preuve de plus de l’intervention des extraterrestres » ajoute mon ami d’un ton rigolard.
« Tout de même, ils étaient forts nos ancêtres » conclut Adel, le sourcil en accent circonflexe. « On dit qu’il leur a fallu 20 ans pour construire la Grande Pyramide. Et nous, 10 ans après la décision de créer un nouveau musée à Guizeh, on attend encore l’ouverture ». Maalech !
Indice d’émerveillement : 10/10
Il n’y a qu’un mot à dire : impressionnant !
Indice de foule : 2/10
En ce moment, vous l’aurez compris, la Grande Pyramide de Guizeh ne grouille pas de touristes. Tant mieux ! Habituellement ce n’est pas la même musique…
Indice de mystère : 8/10
Les hypothèses les plus folles entretiennent le mythe.
Et vous, vous êtes déjà allé à Guizeh ? Racontez-nous dans la partie commentaires !
Vous aimez cet article ? Lisez également Les merveilles du monde au banc d’essai : Petra.