
Mis à jour le 30 novembre 2018
| Monténégro
Publié le 25 avril 2012
Tenues au secret derrière leurs hautes murailles montagneuses, blotties à l’ombre de la touristique Dubrovnik, les bouches de Kotor sont longtemps restées un site nimbé de mystère, connu des seuls voyageurs avertis. En 2012, leur beauté farouche résiste encore à l’air du temps.
En 1979, un terrible tremblement de terre frappe la région. C’est à cette époque que l’Unesco commence à s’intéresser à ce magnifique site, alors en péril. L’organisation l’inscrit sur sa liste du patrimoine mondial de l’Humanité et finance la reconstruction de la cité vénitienne de Kotor. En me promenant dans les ruelles pavées de la ville, aucune trace du drame n’est aujourd’hui visible. Au sein de sa muraille, Kotor semble tout droit sortie du XVIIe s., avec ses fenêtres jumelées, ses balcons et porches blasonnés. Il est 7 h du matin, la ville est livrée à moi seule ou presque. Seuls quelques chats hantent le pavé.
Il s’agit ici d’un rite quasi-initiatique. Avant de quitter Kotor, il vous faut enfiler les épingles à cheveux de la Skaljari. Une trentaine de lacets tracés par un ingénieur autrichien à la fin du XIXe siècle grimpent sur les flancs abrupts du Lovcen. Craintive comme je suis, je klaxonne à chaque virage tout en tentant d’admirer le paysage qui s’étale tantôt à ma droite, tantôt à ma gauche. Heureusement, quelques points de vue sont ménagés sur les bas-côtés. Le soleil de fin de matinée éclaire les baies découpées et leur cirque de montagnes.
Je dois vous avouer quelque chose : la cuisine monténégrine ne vaut pas celle de nos grands-mères ! Un photographe croisé à Kotor m’a pourtant chaudement recommandé cette adresse après que je lui ai raconté mes récents déboires gastronomiques. Le lieu, juste sur le port de Kotor, est idyllique : en attendant mon risotto au safran, j’admire les yachts amarrés en picorant quelques olives et le fameux jambon fumé (prsut) de Njegusi. (www.hotelvardar.com)
Plus vénitienne que la Sérénissime, Perast, rattachée à Venise en 1420, est bientôt le dernier rempart contre l’invasion ottomane. Pour défendre l’Occident, la petite cité érige la forteresse Saint-Croix, multiplie les tours de guet et devient un puissant fief naval. C’est en visitant son musée maritime que je découvre le rôle des marins de Perast dans la célèbre bataille de Lépante ! Alors que je sirote une bière fraîche en terrasse face aux deux îlots de carte postale (l’îlot Saint-Georges et son voisin artificiel Notre-Dame-du-Récif), je n’ai qu’un seul regret : ne pas pouvoir revenir le 22 juillet prochain, jour de la fête traditionnelle de la Fasinada et d’une formidable régate dans la baie.
À cheval entre le fjord et l’Adriatique, la péninsule de Lustica fleure bon le sud. Après les massifs austères des Alpes dinariques, j’ai l’impression de retrouver l’été et ses fragrances de maquis. La route musarde dans les collines, longe des vergers et des champs d’oliviers, dépasse une petite église orthodoxe, surplombe la côte et ses criques turquoise. Me voici à Rose. Un petit bout du monde fortifié, les pieds dans l’eau. On trouve ici quelques chambres chez l’habitant, deux ou trois auberges pour se régaler de poissons frais et un craquant village de bungalows (www.forterose.me). La tentation est grande d’y rester quelques jours.
Je quitte la région à contrecœur mais je sais que je reviendrai…
Monténégro et Dubrovnik
15.90 €
Voir le sommaire
Voir la carte de situation