
Mis à jour le 26 novembre 2018
| Grèce
Publié le 5 septembre 2011
Sur les douze travaux d’Hercule, six sont accomplis dans le Péloponnèse, cette immense péninsule qui ressemble à une main au sud de la Grèce continentale. Que ce soit dans des montagnes sauvages ou sur les rives d’un fleuve impétueux, ses exploits révèlent une Grèce hors des sentiers battus. Une Grèce authentique et préservée, rude et généreuse à la fois.
Première étape : Olympie. Selon la légende, Hercule aurait fondé les J.O. en l’honneur de Zeus, son papa. Dans le stade, on imagine les athlètes de l’Antiquité s’affronter à la lutte ou à la course. Tandis que dans le musée, on révise les douze travaux du héros sur la frise du temple de Zeus.
Au nord d’Olympie s’étend la vaste forêt de Foloi jusqu’à la montagne de l’Erymanthe (2 222 m.). Hercule y traque un féroce sanglier qui terrorisait les habitants de la région. Je me perds avec plaisir sur les pistes en terre qui sillonnent cette épaisse forêt de chênes. Dans le petit village de Dimitra, on adore chasser. Une spécialité est d’ailleurs le sanglier mariné avec des petits oignons…
Non loin de là, Hercule capture la biche du Mont Cyllène. Protégée par Artémis, la déesse de la chasse, cette biche merveilleuse était en principe insaisissable. La traquant à travers l’Arcadie, Hercule finit pourtant par l’attraper sur les rives du fleuve Ladonas. Aujourd’hui, cette région reculée est restée très préservée : les hommes et les femmes se déplacent encore sur leur âne.
En suivant le cours du Ladonas, je remonte jusqu’au Mont Ziria (2 374 m.). Du sommet, la vue est aérienne sur le lac Stymphale : Hercule a débarrassé le lac de terribles oiseaux mangeurs d’hommes. De petits villages agricoles entourent l’eau anthracite. Je dégringole de la montagne pour faire une halte dans une taverne et savourer côtelettes d’agneaux et fromages locaux.
Un col à franchir et me voilà dans la plaine de Némée. Si Hercule a débarrassé Némée de son lion menaçant, la région est aujourd’hui fameuse pour ses vins dont les vignobles s’étendent à perte de vue. J’en profite pour m’arrêter au domaine Palivos et goûter au fameux sang d’Hercule. Ce vin rouge corsé a la réputation de bien vieillir.
Au bord du golfe argolique, Hercule a tué la terrible hydre de Lerne, un monstrueux serpent à neuf têtes qui repoussaient chaque fois qu’on les lui coupait. Si le site archéologique de Lerne présente peu d’intérêt, une visite de Nauplie s’impose. La plus jolie des villes grecques ne se trouve qu’à 12 km. Je flâne avec délices dans la vieille ville, surplombée par deux anciennes forteresses.
Au cœur du Péloponnèse, Hercule doit nettoyer les écuries d’Augias encombrées de fumier. Plutôt que de se lancer dans un travail ingrat et colossal, le héros détourne le cours de l’Alphée. L’affluent de l’Alphée, le Lousios, creuse la plus belle gorge de Grèce. Il s’y cache notamment l’extraordinaire monastère de Prodromos suspendu dans la paroi.
Mon périple s’achève à l’extrême pointe sud du Péloponnèse. Les paysages arides et austères du Magne m’accompagnent jusqu’au cap Ténare, la porte des Enfers dans la mythologie. Ultime référence à Hercule : le héros y descend pour ramener leur gardien, Cerbère, le chien à trois têtes.
Et vous, vous avec des bons plans à donner sur le Péloponnèse ? Allez-y !
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