
Des pierres blondes de la belle Sarlat aux gorges sombres des grottes de Dordogne, il n’y a qu’un pas à franchir au gré de ses envies et de l’humeur du thermomètre ! C’est donc à un séjour mi-sportif, mi-contemplatif que l’on vous convie dans ce Périgord noir qui se déguste aussi au frais et sous terre !
Capitale de cœur du Périgord, Sarlat a gardé de nombreux hôtels particuliers dont les volutes Renaissance sont sublimées par la pierre blonde de Dordogne qui capte si bien la lumière. Flâner dans ses ruelles pavées, le nez chatouillé à toute heure du jour par les odeurs de confits qui mitonnent dans les cuisines des restaurants, est un plaisir total… jusqu’au passage de la rue de la République ! A un moment ou à un autre, il faut bien traverser cette fichue rue centrale pour passer d’un côté à l’autre de la vieille ville. C’est ici, entre les chocolatiers et les boutiques de vêtements, que la terre entière semble se donner rendez-vous, vue la cohue qui y règne du matin au soir.
Un petit frisson, quoi de plus rafraîchissant en plein cagnard ? Direction Puymartin, le château de la «dame Blanche » qui, selon la légende, aurait été cloîtrée jusqu’à sa mort par un mari jaloux. Depuis le temps (plus de 4 siècles, tout de même !), la pauvre dame errerait comme une âme en peine sur le chemin de ronde… Pour avoir plus de chances de la rencontrer, on peut dormir dans l’une des deux chambres d’hôtes du château. Mais question frayeur, la visite du cabinet de méditation suffit amplement, entièrement décoré de scènes de décapitation, de monstres et de sacrifices… brrrrrrrrrr !
Comme nos ancêtres magdaléniens l’ont fait avant nous, je pars prendre le frais sous l’abri du Cap Blanc. Cet ancien abri sous roche est aujourd’hui musée national et cache l’un des plus spectaculaires bas-relief de la Préhistoire en Dordogne : 13 m de frise où courent chevaux, bisons et cervidés de plus de 2m de haut ! En plus de la fraîcheur du site, protégé de toute lumière, c’est l’émotion qui me gagne…
Autre sensation souterraine, la spéléo dispose d’un beau réseau de grottes en Dordogne. Pour un premier pas sous terre, rendez-vous à Groléjac en compagnie d’un moniteur de Couleurs Périgord et de six autres apprentis spéléologues. Le temps d’enfiler – difficilement, parfois – une combinaison par dessus son tee-shirt, de lacer ses baskets et de visser son casque, nous voici à la queue leu leu devant le moniteur qui ferme la marche. Bien adaptée aux débutants, la grotte horizontale de Péchialet enchaîne les salles sans – trop – de difficultés. On y découvre quelques belles concrétions, des « fistuleuses », stalactites tubées et très fines, et l’on s’étonne de l’atmosphère si apaisante des lieux. « J’imaginais une sensation bien plus étouffante ! » confie Alain, l’un des sixdébutants, en éteignant sa lampe casque quelques secondes pour profiter de la sérénité ambiante.
Quand il fait chaud, on n’a pas forcément envie de découvrir toutes les subtilités du foie gras… à moins d’y goûter à la bonne franquette, et au frais, de préférence ! C’est le cas tous les samedis soirs à partir de 18h à Audrix, un minuscule et adorable village qui accueille chaque été un petit marché de producteurs. Foies gras d’oie et de canard, confits, fromages (dont le goûteux Cabécou, un régal !), gâteaux aux noix, fruits et vins de Bergerac, il y a tout ce qu’il faut pour se faire une savoureuse assiette de spécialités périgourdines. Sur la jolie place du village bordée par l’église et la halle médiévales, des rangées de tables attendent les convives qui déambulent, verre à la main, profitant de la fraîcheur de la nuit pour approfondir leurs connaissances gustatives !
Pour une deuxième descente sous terre, Fred, moniteur d’escalade et spéléo (www.sports-nature-perigord.com), me conseille Caudon, une superbe grotte située quelques kilomètres au sud de Sarlat et collée à la rivière Dordogne. Déjà, la chapelle troglodytique croisée sur le chemin est superbe et mérite le détour. En m’enfonçant un peu dans la cavité, je perds tous mes repères et suis docilement Fred dans ce labyrinthe de diverticules qui n’arrêtent pas de monter et descendre. Après avoir crapahuté quelques centaines de mètres, je me trouve enfin nez à nez avec de superbes « excentriques », ces stalactites qui partent dans tous les sens et forment une sorte de buisson ardent translucide, collé au plafond : magique !
Je retrouve la lumière de Sarlat mais portes closes au marché couvert (fermeture à 14 h ! ), situé dans une ancienne église superbement restructurée par Jean Nouvel… Pas eu le temps de goûter tous les foies, ni de visiter plusieurs grottes ornées, autres spécialités périgourdines : la prochaine fois, je reste 15 jours !
Et vous, vous connaissez le Périgord noir ? Et la Dordogne en général ? Racontez !
Retrouvez tous nos conseils et adresses dans le guide Évasion Dordogne-Périgord.