Turquie, lumineuse Lycie

Par Astrid, auteure

Une côte sauvage, échancrée de criques et de versants abrupts qui plongent directement dans les flots… Les beautés de la Lycie se sont colportées depuis belle lurette, mais dans des replis inviolés dorment des cités antiques oubliées et des plages de rêve, sans compter l’arrière-pays peu visité…

Éloge de la nonchalance à Fethiye

Dans la marina de Fethiye, j’aime savourer le va et vient. La balade en bateau dans les îlots, vantée par les rabatteurs, ne me tente pas : trop de monde en été ! Non pas que Fethiye soit devenue trop touristique, la station ayant justement ceci de bien : on ne fait qu’y passer. Détruite par un séisme en 1957, elle s’est rebâtie trop vite pour espérer retenir les visiteurs dans ses filets ! Là tient son charme, une Méditerranéenne qui sait cultiver la douceur de vivre, loin des sunlights et de la frénésie saisonnière.

Kayaköy, village fantôme

Ouf ! Les faubourgs bétonnés d’Ölüdeniz s’estompent. Me voici devant Kayaköy et ses maisons grises, accrochées à la colline. Un silence pesant baigne ces lieux, évoquant le tragique échange des populations entre la Grèce et la Turquie, en 1922. Des touristes grecs, j’en croise dans le village. Nous parlons de la Turquie qu’ils disent apprécier. L’Histoire, elle est pourtant terriblement présente dans cet escadron de demeures éventrées. Le souvenir de l’expulsion hante le village, qui se hasarde dans un timide repeuplement… turc bien entendu !

A Kadyanda, rêveries d’un promeneur solitaire

On accède à Kadyanda par une route tortueuse, traversant villages bucoliques et pinèdes odorantes. Dernier virage, et me voilà au pied du site. Au diable les pancartes signalétiques ! C’est à mon imagination que j’emboîte le pas. Avec le chant des oiseaux comme seul compagnon, j’erre jusqu’au théâtre, emprisonné dans des racines d’arbres. La nature a repris ses droits, le site est d’un romantisme sans égal.

A Finike, un conseil : ralentissez à l’orange…

Finike, ne jure pas par le tourisme, elle cultive ses orangeraies. La station souffre de sa proximité avec de grandes pointures du séjour balnéaire. Tant mieux pour vous ! La ville n’a pas connu les débordements qui ont défiguré ses voisines. La baignade et le poisson frais se savourent dans la crique de Gökliman, ourlée d’une plage de galets.

Arykanda, Elmali, Idebessos : là-haut sur la montagne !

Les hauteurs de Finike abritent des cités antiques remarquables, Arykanda en tête. En dépit de ruines spectaculaires, se confondant avec les arbres et la rocaille, le site est quasiment désert. Je pousse la balade jusqu’à Elmali et ses maisons en pisé : là non plus, pas un chat ! Qui a entendu parler d’Idebessos ? Pas facile à dénicher, mais son théâtre et ses sarcophages lyciens, empêtrés dans une nature folle, valent le dérangement.

La « Voie Lycienne », paradis des randonneurs

Finike est une étape sur la « Voie lycienne », un sentier de randonnée entre Fethiye et Antalya. À défaut du parcours total, on peut se contenter d’un court tronçon, ou encore opter pour le yayla d’Ördübek. Au départ de ce haut plateau, une piste forestière s’engage sous les cèdres, en longeant le lit d’une gorge. La balade dure 2 h : un vrai bonheur !

Et vous, vous connaissez la Lycie ? Et la Turquie ? Vous avez des coups de coeur ? Racontez !