Un petit bout d’été au Pradet dans le Var

C’est complètement par hasard que je me suis retrouvée au Pradet. En bonne Normande chauvine jusqu’au bout des doués, je n’y connais rien, mais alors rien du tout en Sud-de-la-France. Pour moi, le Sud-de-la-France, c’est cette région étrange où il fait beau souvent et longtemps, où les insectes sont nombreux, impressionnants, et ont excellent appétit, où l’on parle fort et avec un accent venu d’ailleurs, sauf bien entendu à l’heure de la sieste, durant laquelle toute activité est proscrite par arrêté préfectoral. J’étais fatiguée, j’avais besoin de repos, de calme, et d’évasion. Et j’ai trouvé tout cela au Pradet. Alors avant toute chose : merci !

Tout ce que le Var a de meilleur

Le Pradet est une ravissante petite commune du Var, qui répondait autrefois au doux nom de « Lou Pitchoun Prat », le petit pré. Le Pradet a tout pour lui, et n’a rien à envier aux grosses cylindrées du tourisme qu’il a pour voisines. La commune compte cinq plages (dont une nudiste, si ça intéresse quelqu’un), et cinq plages, pour une seule commune, c’est déjà pas mal. Mais vous n’avez encore rien vu ! Le littoral est plutôt bien préservé, et même si les habitants ont parfois l’impression de voir leur petit pré abîmé par de nouvelles constructions, celui-ci se trouve, en matière de paysage, à mille lieues de certaines communes de la Côte d’Azur défigurées par les promoteurs ! Les maisons construites sur les collines restent dans l’esprit provençal (je n’y ai pas vu une seule maison à la Scarface), et le port des Oursinières a su conserver un charme d’un autre temps. Les plongeurs pourront se délecter de la beauté des fonds marins, et les sportifs trouveront dans les sentiers de randonnée parmi les plus beaux points de vue de la côte varoise.

Des activités pour tous les goûts

Les gens du cru se plaignent souvent du calme du Pradet hors saison. Ce calme est cependant largement compensé par les activités estivales : des bals sont organisés sur la place Paul Flamencq tous les mardis soirs, un marché de produits paysans se tient du mardi au samedi devant la cave coopérative, et des chasses au trésor sont organisées tous les mercredis. Le Pradet, c’est aussi l’un des plus beaux sites minéralogiques du monde : son Musée de la mine de Cap Garonne nous fait découvrir sur un site exceptionnel l’univers de cette mine de cuivre, fermée depuis 1917. Il comporte en outre un grand centre équestre qui organise des balades, des stages, et des cours d’équitation pour tous les niveaux.

Le coup de cœur pradétan…

… c’est l’école de voile, plus connue sous le nom de Club Nautique du Pradet la Garonne. En l’an de grâce 1977, un jeune Lorrain âgé de 11 ans, qui refusait mordicus d’apprendre à nager, est descendu en vacances dans le Sud-de-la-France (entre gens de la moitié Nord, on se comprend) avec ses parents. Lorsqu’il a vu tous ces petits bateaux voguant sur la grande bleue, il en est tombé amoureux. « Bien sûr que tu peux faire du bateau, Christophe, mais pour cela, il faut apprendre à nager ! » Le surlendemain, c’était chose faite. Et quelques décennies plus tard, Christophe devenait Président du Club Nautique.

Optimist, planche à voile, paddle, catamaran, dériveur, et pédalos en location : il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges (à partir de 7 ans tout de même), et pour tous les niveaux, et ce depuis 1964, époque à laquelle la voile de plaisance en était à ses balbutiements. Aujourd’hui, l’association reçoit en tout 5 000 enfants à l’année, en commençant en février, avec les classes de mer. « Les instits aiment bien emmener les minots en classe de mer, plaisante Christophe. Les enfants sont ravis ; lui, il se fait bien voir, et il a la paix le reste de l’année scolaire ! ».

Une destination pour tous

Les parents aussi, sont ravis, et pas seulement parce que les stages sportifs en tous genres leurs laissent un peu de temps libre, ou qu’ils se font « bien voir » en y inscrivant leurs têtes blondes. Le Pradet, c’est plein de petits détails qui font la différence pour les parents. Entre autres, le Parc Cravero, à la limite du mini parc d’attraction, qui comporte également une partie parents, avec tout un tas de boules de pétanques et plusieurs terrains mis à disposition, ainsi qu’une petite oisellerie très colorée. Il faut cependant reconnaître une chose : les clubbers trouveront peut-être le temps un peu long (l’occasion pour eux de se refaire une sante, peut-être).

Mais les adultes en mal de soirées romantiques y découvriront de somptueux couchers de soleil, ainsi que plein de petits restaurants ravissants, au nombre desquels la Bastide des Pins, qui sert des poissons grillés à la perfection sur une grande terrasse toute en bambous et à des prix très doux (j’avoue, j’ai effectivement eu deux coups de cœur pradétans).

Enfin – et c’est un argument de poids – Le Pradet se trouve suffisamment loin de Saint-Tropez pour que l’on n’en subisse pas les embouteillages, mais suffisamment proche pour que l’on puisse y faire un saut le temps d’une journée, si d’aventure on aime les Lamborghinis oranges, les yachts, et Louis de Funès… Le Pradet est une petite bourgade qui sent bon la lavande, la fleur d’oranger, et le rosé de Provence, qui laisse s’exprimer les musiciens (les cigales en tête), et qui mérite qu’on la garde dans un coin de sa tête pour une escapade prochaine, cet automne ou l’année prochaine.

Lavande en vrac au marché du Pradet
     © Aude Sécheret

Photo de une : Savons sur le marché. ©Aude Sécheret