
Et si on profitait d’un rayon de soleil pour une petite escapade normande en famille ? Direction la Côte fleurie, ses plages à perte de vue, ses villas XIXe s. De quoi vivifier ma petite tribu.
Après 3h d’incontournables bouchons sur l’A13, de « c’est quand qu’on arrive » dès la porte Champerret, « j’ai envie de faire pipi » à Mantes-la-Jolie, de « mais double !! » sur la D27 (et je ne double jamais sur une départementale) et j’en passe, nous voilà enfin à Houlgate. Quand on pense qu’en 1884 le train Paris Gare Saint-Lazare – Houlgate mettait 4 h, on se demande si on a vraiment progressé !
Ouf, on pose nos bagages au charmant hôtel Villa les Bains idéalement situé dans la rue du même nom. L’accueil est charmant. On file sur la plage juste derrière.
C’est marée basse, la plage, magnifique, est bordée de manoirs biscornus, de villas grandioses et de manoirs d’un autre temps. On serait à peine surpris de voir passer des élégantes corsetées et des hommes en haut-de-forme.
Juste le temps de s’enfiler une galette complète + crêpe Nutella (au Jardin du plazza, accueil très sympa, même avec 4 enfants remuants) et nous filons ensuite à Cabourg, les filles veulent voir le Grand Hôtel. Tapis rouges, lustres en cristal. C’est chic, c’est même très chic ! Cette ville est le rêve fou d’un avocat du XIXe siècle, qui tombé sous le charme de l’endroit à décider de bâtir de toute pièce une station balnéaire sur le sable. Et la magie a opéré ! Proust fut lui aussi envoûté par l’endroit.
Il fait encore un peu frais pour profiter des bains de mer, mais les garçons ont tôt fait de repérer la piscine couverte et chauffée toute l’année (http://www.guide-piscine.fr/calvados/piscine-municipale-de-cabourg-407_P ) qui donne directement sur la plage. Allez, tout le monde à l’eau.
Aujourd’hui, il fait grand beau. Destination Deauville ! La route est magnifique. Nous longeons les impressionnantes falaises des Vaches noires hautes de 100 m. On dirait des ruines de châteaux forts. Elles recèlent un gisement de fossiles paléontologiques recherchés dans toute l’Europe. Comme il est interdit de les ramasser, on passe notre chemin ! Nous faisons une halte au marché de Villers-sur-Mer. Camembert, livarot, quelques olives, pain craquant, pommes et caramel au beurre salé. Le tour est joué !
Deauville n’est qu’un immense embouteillage de 4×4, Ferrari, Porsche et compagnie. On voulait du clinquant, on est servi ! Le Grand Hôtel de Cabourg semble tout riquiqui ! On ne s’attarde pas trop dans les ruelles aux enseignes chic, les enfants piaffent d’impatience à l’idée d’aller pique-niquer sur cette plage immense de sable fin où il n’y a qu’à se baisser pour ramasser des coquillages. Un petit tour de trottinette sur les planches, histoire de se prendre pour des stars de cinémas, on met nos lunettes de soleil et on étale notre couverture sur le sable. Que du bonheur !
Nous quittons bientôt le bord de mer pour s’enfoncer dans le pays d’Auge à la découverte du château de Saint-Germain de Livet, à quelques kilomètres de Lisieux. C’est un drôle d’édifice, caché dans un vallon, constitué d’un manoir à pan de bois du XVe s. et d’une construction en pierre et briques vernissées de la fin du XVIe. La salle des gardes est encore ornée d’incroyables fresques peintes, d’origine. Le château a appartenu à la famille Riesener (le célèbre ébéniste favori de Marie-Antoinette). Le mobilier est de bric et de broc, mais recèle de très belles pièces. On peut y voir la chambre d’Eugène Delacroix (cousin de Léon Riesener, lui-même petit-fils de Jean-Henri, l’ébéniste ; vous suivez toujours ?).
De l’autre côté de la rue, une petite église et un cimetière tout de guingois, c’est la séquence mélancolie, avant le retour sur Paris !
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La Normandie c’est chouette. Pourquoi ne pas partir en Bretagne à St Malo lors de votre prochain week-end ?