Par Marion Liautaud, du blog Allez Gizèle
En plus de son patrimoine culturel exceptionnel, Istanbul est le terrain de jeu idéal pour des expériences inattendues et dépaysantes ! Petite sélection de 10 activités qui vous emmèneront hors des sentiers battus stambouliotes…
Pour découvrir la ville à mille lieues des impersonnels bateaux de croisière, rien de tel que d’attendre la fin de la journée pour prendre l’un des vapürs publics, au départ de Karakoy ou d’Eminönü. Assis entre une famille en sortie et un homme d’affaires en costard rentrant du boulot, vous vous délecterez du coucher de soleil sur le palais de Topkapi. Pour quelques centimes de plus, commandez un thé à la menthe à l’un des vendeurs qui arpentent les couloirs du ferry. Le verre fumant à la main, vous profiterez comme jamais du cri des mouettes et du bruit des vagues sur le pont supérieur. Un délice à la sauce Bosphore pour le prix d’un ticket de métro.
Le bon plan : Plus de renseignements sur les sites (en anglais) de Ido et Sehir Hatlari, les deux principales compagnies de vapür.
Autrefois quartier gentrifié, Cihangir n’a cessé de se transformer ces cinq dernières années pour devenir un véritable repaire de hipsters. On vient ici pour chiner dans les minuscules boutiques des jeunes créateurs locaux, boire des cafés turcs en terrasse ou prendre l’apéro avant d’arpenter l’avenue İstiklal Caddesi. Après trois ou quatre rakis bien tassés, on file dans les clubs de Beyoğlu se la donner sur du Tarkan ou de l’électro pointue. Au petit matin, on zigzague dans les ruelles pentues de Galata. Un régal.
Le bon plan : Le White Mill Cafe (Pürtelaş Hasan Efendi Mh., 34427 Beyoğlu/İstanbul, +90 212 292 2895) et son magnifique jardin vous offriront une pause d’exception.
Reliant le vibrant quartier de Cihangir à la zone historique de Sultanahmet, impossible de rater le pont de Galata en arrivant à Istanbul ! Tôt le matin, les pêcheurs s’y pressent pour tenter de choper du gardon. À l’heure du déjeuner, sur d’improbables bateaux amarrés au quai d’Eminönü, des vendeurs à la criée distribuent des sandwiches au poisson pour une poignée d’euros. Si l’on ne vient pas forcément pour la qualité du produit, l’ambiance haute en couleurs vaut à elle seule le détour !
Le bon plan : Pour une petite pause 100% locale, direction le tablier inférieur du pont, côté Corne d’Or : vous y trouverez de nombreux cafés où les jeunes aiment se retrouver autour d’un narguilé. Fuyez cependant le côté donnant sur le Bosphore, envahi par les restaurants chers aux serveurs plus qu’insistants.
Cachée non loin de Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, la Citerne Basilique (Alemdar Mh., Yerebatan Cd, 1/3, 34410 Fatih/İstanbul, +90 212 522 1259) est la grande oubliée des voyageurs. Pourtant cette citerne byzantine, qui alimentait autrefois le palais de Topkapi, revêt encore aujourd’hui un caractère mystique, digne d’un décor de film. Dans une semi obscurité, on déambule au milieu des gigantesques colonnes, seulement guidé par le clapotis de l’eau, les chuchotements des guides et la douce musique d’ambiance.
Le bon plan : L’été, la municipalité organise parfois des concerts à l’intérieur de la citerne.
Situé au bout du quai de Karakoy, dans une ancienne manufacture textile, le Istanbul Modern (Meclis-i Mebusan Cad., 34433 Karaköy/İstanbul, +90 212 334 7300) surprend d’abord le visiteur par son architecture indus. Une fois à l’intérieur, le lieu se divise en plusieurs sections. Le rez-de-chaussée est consacré à la collection permanente qui fait la part belle aux artistes contemporains turcs et, au premier niveau, plusieurs espaces accueillent les expos temporaires.
Le bon plan : Outre l’habituel magasin que l’on dévalise à la sortie, le bâtiment compte aussi un restau ultramoderne avec une terrasse et une vue imprenable sur le Bosphore et sur le quartier de Sultanahmet.
Rares sont les villes d’Europe qui peuvent se targuer d’avoir trois clubs de football évoluant dans les plus grandes compétitions européennes. À Istanbul, on vibre pour les aigles noirs du Beşiktaş (le plus vieux club de ville), pour les jaunes et rouges de Galatasaray ou pour les canaris jaunes de Fenerbahçe. Alors que le Gala joue sur la rive européenne, le Fener évolue lui côté asiatique : de quoi alimenter une rivalité féroce entre les deux clubs. Les soirs de derbys, chaque rive se pare des couleurs de son club et la ville tout entière se retrouve au stade et dans les cafés.
Le bon plan : Pendant la saison de foot, achetez un billet pour l’un des matches sur Biletix.com. Vous serez aux premières loges pour voir la ville s’embraser et saisir l’âme stambouliote.
Trop de voyageurs se contentent de ne visiter que la rive européenne d’Istanbul pendant leur voyage. Et c’est bien dommage ! En prenant un ferry pour dormir au moins une nuit à Kadıköy, côté oriental, vous découvrirez l’autre visage de la ville. Loin des touristes, délicieusement coincé entre des groupes d’étudiants en goguette et des sexagénaires amateurs de backgammon, vous goûterez au charme des ruelles animées et à la douceur de vivre locale. À Kadıköy, la journée, on chine dans le quartier des antiquaires et entre les étals des bouquinistes. Le soir, on écume les bars bondés de la rue Kadife Sokak et on dîne dans un immeuble/appartement qui abrite un restaurant grec à plusieurs étages (Agapia Meyhane, 29, Kadife Sokak Kadıköy, 34710 Kadıköy/İstanbul, +90 216 347 8596). Attention, il y a pas peu d’hôtels et d’auberges dans ce côté-ci de la ville.
Le bon plan : Apprenez les rudiments du backgammon et posez-vous à la terrasse d’un café avec un thé à la menthe, vous ne tarderez pas à trouver des compagnons de jeu.
Istanbul regorge de toits-terrasses où se retrouver pour un brunch ou pour boire un verre. Impossible de ne pas rester bouche bée devant un tel panorama sur la ville et ses monuments.
Le bon plan : Au 360° (Tomtom Mh., İstiklal Cad. Mısır Apt.No:163 K:8, 34433 Beyoğlu/İstanbul, +90 212 251 1042), un restau/bar perché au sommet d’un immeuble décrépi d’Istiklal, on goûte à une cuisine turque revisitée en sirotant un cocktail avec une vue imprenable sur la ville. Une expérience inoubliable, hors du temps.
Si la gare centrale d’Istanbul est très connue des visiteurs, celle d’Haydarpasa, située sur la rive asiatique, surprend par son architecture germanique. Théâtre d’une pub Chanel mettant en scène Audrey Tautou et un bellâtre qui se cherchent et s’enlacent dans son grand hall, elle est l’œuvre de deux architectes allemands, Otto Ritter von Kühlmann et Hellmuth Cuno. Son côté désuet en fait un endroit magique, au bord de l’eau, d’où l’on arrive en ferry et où l’on entendrait presque les locomotives entrer en gare.
Le bon plan : À deux pas de là, dans le quartier d’Üsküdar, faites une petite pause café sur la grande terrasse du café Tufi (Harem Sahil Yolu Cad., 12, Üsküdar/İstanbul, +90 216 495 2725) : vous aurez une vue imprenable sur le centre historique, se profilant derrière le rideau de pêcheurs sur le quai.
Kebab sauce pistache à Hamdi (Rüstem Paşa Mh., Kalçin Sk, 17, Fatih/İstanbul, +90 212 528 0390), sandwich au poisson sur le pont de Galata, petit pain simi bien chaud acheté sur le pouce à un vendeur ambulant, ou classique loukoum : à Istanbul, la cuisine de rue a de beaux jours devant elle. Chaque pas dans la ville invite à la dégustation d’une nouvelle spécialité, et il est fortement encouragé de céder à toutes ces tentations.
Le bon plan : Et pour les amateurs de pâtes d’amandes, direction Cafer Erol (Osmanağa Mh., Yasa Cd, 19, 34714 İstanbul, +90 216 337 1103), côté asiatique.