
Mis à jour le 30 novembre 2018
| Grèce
Publié le 13 octobre 2011
Ecrire un article sur un week-end à Athènes entre deux grèves nationales? Drôle d’idée ! Mais après tout, pourquoi pas car la capitale grecque déborde d’énergie et de nouveaux concepts. Au pied de l’Acropole, la tendance serait même à faire du trendy avec du vieux. Voici un carnet anti morosité qui cloue le bec à la crise.
Flâner entre les oliviers pour relier le temple de Zeus Olympien au cimetière du Céramique, en passant par l’Acropole ? La promenade archéologique réalisée pour les JO est une réussite. Celle-ci a été complétée en 2009 par le nouveau musée de l’Acropole. Verre fumé, béton et acier : ce bâtiment ultra moderne a été dessiné par Bernard Tschumi à qui l’on doit le parc de la Villette en France. Monté sur pilotis, il dévoile un quartier antique et met en scène toute la statuaire retrouvée sur le rocher sacré. Le plus ? Depuis la terrasse du musée, je me délecte de la vue sur le Parthénon, tout en savourant une salade mykoniate à petit prix.
Autre temps fort : la garde républicaine. J’y vais toujours le dimanche quand les evzones revêtent leur tenue d’apparat. Mais la place Syntagma est aussi le point de convergence de toutes les contestations, des Indignés aux manifestations contre les cures répétées d’austérité. Les jours de manifs, on y va par solidarité avec le peuple grec. Ou on évite, si on craint le gaz lacrymogène. Début octobre, je prends la température des lieux : des jeunes dansent et chantent du hip hop au pied du parlement. Je suis à mille lieux des images de violence diffusées par les médias.
La crise ? Je la devine rue Ermou, la grande artère commerçante d’Athènes : de nombreuses vitrines sont barrées d’un ENOIKIAZETAI, à louer. Pourtant, dès que l’on s’évade de part et d’autre de la rue piétonne, on découvre des petits bars et des restaurants fort sympathiques. Coup de coeur pour Throubi, sur la place Irini, dont l’enseigne proclame « JUMP THE CRISIS : enjoy life ». Ou encore le Pure Bliss pour sa cuisine bio et ses cocktails fraîcheurs.
Loin de se laisser abattre, les Athéniens débordent d’idées. «Depuis la crise, Athènes ne se prend plus pour New York. La ville affiche désormais un visage plus humain, plus vrai », constate Ivy qui a créé la Belle époque (rue Vouli, Syntagma). Ce nouveau concept store réunit dans un jolie maison néoclassique un salon de thé, une librairie de voyage et une boutique vintage. Sans compter les événements organisés tous les mois (voir calendrier) comme le Monthly Vintage qui rassemble des créateurs autour de l’esthétique rétro des 50’s et 60’s.
Me serais-je trompée ? Je ne vois aucune enseigne au numéro 5 de la minuscule rue Normarou. J’hésite à pousser la porte du vieil immeuble. Dans la cour, c’est l’effervescence sur fond d’acid jazz. Seuls les initiés se rendent au taf (the Art Fondation), une galerie d’art contemporain innovante qui compte un bar animé et de nombreuses installations artistiques. A deux pas, Cantina social (rue Leokoriou) se loge dans un immeuble plus que défraîchi où le jour travaillent des artisans du bois et des métaux. La nuit, c’est l’un des bars underground les plus vogue de la capitale. Dans une esthétique néo réaliste, on sirote des bières russes jusqu’au petit matin.
Faire du neuf avec du vieux ? En 1999, la vieille usine à gaz de la ville s’est métamorphosée en centre culturel : Technopolis. Dix ans plus tard, Gazi est devenu le quartier le plus branché d’Athènes. Des bars, des restaurants, des boîtes parfois bling bling ont poussé tout autour. Jean Paul Gaultier nous a confié, à l’occasion d’un reportage pour une autre publication, qu’il aime dîner incognito dans la petite taverne Kanélla (70 av. Konstantinoupoleos). Personnellement, je craque pour l’adresse d’en face : Micra Asia, un bar zen et alternatif qui diffuse d’excellentes musiques d’Asie mineure.
Tout en sirotant un mojito sur le toit terrasse du Micra Asia, je médite sur le sort d’Athènes, certes oppressée par la crise mais qui n’a jamais été aussi créative.
Ce n’est un secret pour personne, en ce moment c’est la crise en Grèce. Quelques conseils : Côté grèves, on se tient au courant sur http://livingingreece.gr/strikes (en anglais) et www.lepetitjournal.com/athenes. Côté sécurité, signalons une augmentation des pickpockets, surtout dans le métro et autour de la place Omonia. Mais Athènes reste une ville sûre comme en témoignent des voyageurs sur le site de notre confrère : http://www.routard.com/forum/athènes.
Et vous, vous êtes déjà allé à Athènes ? Vous avez vos coins préférés ? Faites-en part !
Îles grecques Les Cyclades et Athènes
15.90 €
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