
Le 15 juin 2008, près de 40 000 Barcelonais occupent pacifiquement les remparts du Castell, au sommet de Montjuic, la colline dominant le port de Barcelone. L’armée espagnole vient de rendre à la municipalité la sinistre forteresse qui tenait la ville en joue depuis plus de 250 ans. On se rappelle que derrière ses murs furent emprisonnés républicains et nationalistes catalans. On aménage aujourd’hui l’édifice en lieu de mémoire, dernier acte d’une longue réappropriation de Montjuïc par les Barcelonais.
Sortie du métro, plaça d’Espanya. On fête ces jours-ci le premier anniversaire d’une autre conquête catalane : depuis le premier janvier 2012, la corrida est interdite en Catalogne. Trop espagnole ? En mars 2011 une des deux arènes de la cité a été transformée en centre commercial hi-tech. Derrière l’arrondi mauresque de l’enceinte, c’est désormais la feria de la consommation. Un amusant musée du Rock avec en vedette un tee shirt de Keith Richards, un carreau de faïence de la piscine où s’est noyé Brian Jones et des guitares des Beatles. www.museudelrock.com
Deux campaniles venus tout droit de Venise, l’enfilade des pavillons d’exposition avec en toile de fond, comme un Sacré Cœur barcelonais, les coupoles du MNAC, le superbe musée national catalan. Une perspective spectaculaire qui marque une étape dans la réappropriation de la colline : l’exposition universelle de 1929. Les industriels catalans voulaient alors faire la nique au reste de l’Espagne en montrant que la province était résolument tournée vers la modernité. En témoigne l’ancien pavillon de l’Allemagne, une structure de verre et de béton conçue par Mies van der Rohe, un des maîtres du Bauhaus www.miesbcn.com
Avant de grimper à l’assaut de la colline, un petit détour par le Caixa Forum s’impose. Au départ était une usine construite en 1911 par un des maîtres du modernisme catalan, Joseph Puig i Cadalfach : de la brique et du fer forgé, au service de lignes gothiques. Métamorphosé en centre culturel sous l’autorité d’un architecte japonais, l’édifice est aujourd’hui un lieu incontournable de la vie culturelle barcelonaise. Au menu de ce mois de mars, une décoiffante exposition de deux plasticiens catalans, David Bestrué et Marc Vicès, tout juste trentenaires. Et puis, bonne nouvelle : l’entrée y est gratuite ! www.obrasocial.lacaixa.es
Montjuïc n’a beau pointer qu’à 180 m d’altitude, l’ascension est rude sous le soleil déjà chaud de mars. Arrivé en haut, reste à parcourir les allées sous les frondaisons, direction la station du téléphérique. Vues splendides sur la ville garanties : le lacis du Barri Gotic, le quadrillage de l’Eixample et au loin, la silhouette de la tour Agbar, la dernière folie de Barcelone, conçue par Jean Nouvel. Des allées bien sages qui ont remplacé les taillis et les bosquets qui abritaient les pique-niques des Barcelonais avant la domestication de la colline.
Miramar : c’est la station de départ du téléphérique. Une autre réalisation de l’Exposition de 1929, fort heureusement modernisée depuis. C’est que le trajet est spectaculaire au dessus du Port Vell, jusqu’à la Barceloneta. Émotion garantie avec en perspective les bars et la plage de l’ancien quartier des pêcheurs pour se remettre.
Aller en métro (station Plaça d’Espanya) et retour par téléphérique.
Et vous vous connaissez Barcelone ? Racontez-nous dans la partie commentaires…
Jonas
le 4 avril 2013 :
Comme musée le Centre de cultura contenporanea est le top en art :http://www.cccb.org/en/
Barcelone est magnifique!
Le quartier plus branché est Gracia, fiesta!
Salut