
Barcelone est une merveille. Et puis il y a les Catalans, amoureux de leur pays, excursionnistes passionnés qui s’échangent bonnes adresses et coins secrets. L’envie subite de quitter la capitale catalane pour aller voir ce qu’il se passe alentour ? Rien de plus simple : un coup de train, et voilà Sitges ou les montagnes de Montserrat, à moins d’une heure des Ramblas.
Plaça d’Espanya, 7 h du matin : une station de métro, mais aussi le point de départ du train de Montserrat. Sur le quai, comme chaque week-end, la foule est au rendez vous. Des bandes d’amis pour l’essentiel, grosses chaussures aux pieds et bâton de marche à la main. Tiens, le pèlerinage de la Vierge Noire tiendrait-il de la performance sportive ? Quarante-cinq minutes de train : banlieues et zones industrielles, puis riantes campagnes. Et puis, sur la gauche, surgissent les montagnes de Montserrat : amoncellement de roches aux formes fantasmagoriques. Elles ont inspiré Gaudí pour ses créations barcelonaises. À la descente du train, le voyage n’est pas terminé. Il faut se glisser dans le funiculaire qui hisse sa cargaison de passagers vers le sommet, en se glissant entre les failles de la montagne. Spectaculaire entrée en matière.
Moi qui croyais visiter le Lourdes catalan, le sanctuaire de la Vierge Noire, sainte patronne de la Catalogne ! Mis à part quelques couples de retraités, endimanchés comme on sait encore le faire au Sud des Pyrénées, les voyageurs sont plutôt jeunes, sacs chargés de victuailles sur le dos, prêts à gravir les sommets des environs. Un de mes voisins de compartiment m’explique : « Montserrat, c’est bien sûr un monastère ; mais c’est surtout le fief du nationalisme catalan. C’est là qu’en 1971, une centaine d’intellectuels se sont enfermés au nez de la police, pour protester contre le procès de Burgos où étaient jugés six militants antifranquistes. Excursionner ici, c’est une façon de nous souvenir ».
Et en matière de randonnées, Montserrat est plutôt riche, avec en vedette l’ascension vers Sant Jeromi, le point culminant du massif à 1 237 m. Pour les moins sportifs, deux funiculaires permettent d’approcher les sommets. Le plus spectaculaire, celui de Sant Joan, gravit un véritable mur face aux bâtiments du monastère. Faute d’équipement, je me contenterai cette fois de visiter la basilique et son extraordinaire collection d’œuvres d’art, où les primitifs italiens côtoient l’avant-garde catalane de la fin du XIXe siècle et les impressionnistes. Et la prochaine fois, je logerai sur place, dans le bel hôtel niché à l’intérieur du complexe religieux, histoire de profiter du silence nocturne sur cette montagne inspirée.
On change de décor… Cette fois c’est à la gare de Sants que débute le voyage, un immense complexe de verre et de béton planté au Nord-Ouest de la ville. Cap sur Sitges avec des départs toutes les 20 minutes. Un faubourg de la ville, mais rien moins qu’une cité-dortoir, même si des habitants font le trajet chaque jour pour aller travailler. La station balnéaire la plus ébouriffante de Catalogne ne dort jamais pendant la belle saison. Et elle est longue ici. Aux joggeurs du matin, succèdent les baigneurs de l’après-midi. Vient l’heure du paseo, la promenade de début de soirée de bars en bars, dans la vieille ville pour des tapas « roots » – au Pescadito par exemple, pour se régaler de fruits de mer que l’on mange avec les doigts – ou aux terrasses du front de mer si l’on veut voir et être vu. Un dîner tardif, le Can Martí est un must pour les grillades. Puis vient l’heure des boîtes de nuit, qui ne se vident qu’aux premières lueurs du jour.
Alors, une cité balnéaire à la Benidorm, alignement factice et laid d’immeubles de vacances ? Rien de tel, Sitges a une âme, avec les ruelles pentues des quartiers anciens, un esprit festif que l’on ne trouve nulle part ailleurs et que la communauté gay – c’est un de ses rendez-vous estivaux – a contribué à forger. Et puis la ville n’est pas née d’hier. Le long des plages, s’alignent les villas tarabiscotées construites au tournant du XXe siècle par les Americanos, ces Catalans exilés au Nouveau Monde et revenus au pays fortune faite. Le pape du modernisme, Santiago Rusiñol y avait une maison, la Cau Ferrat, où il organisait des « fêtes modernistes ». La plus extravagante : une procession de la gare de chemin de fer à la Cau Ferrat, pour escorter une oeuvre du Greco qu’il venait d’acquérir. Ici, l’excentricité ne date pas d’aujourd’hui !
Et vous, vous avez d’autres idées de balades à Barcelone ? Faites-nous en part !
Justement tout près de Girona, les stations balnéaires San Pol et San Feliu de Guixol sont tout àfait charmantes
Jenos parlait de Girona, là au sud de la Costa Brava on trouve le village de Calella de Palafrugell , un petit ville charmante avec beaucoup de choses à faire. Golf, pÊche, claes (petits criques), eaux turquoises, et maisons blanches avec vue sur le petit port. Et tout à moins d’une heure de Barcelone.
merci pour ce conseil !
Janos
le 28 mars 2011 :
Un peu plus loin la ville de Girona offre également une excursion très agréable….