
Sainte-Sophie, la mosquée bleue, Topkapi, le Grand bazar, les bateaux sur le Bosphore, je ne m’en lasse pas ! Mais aujourd’hui j’ai envie de vous faire partager les découvertes faites lors de mon dernier séjour à Istanbul – le troisième mais pas le dernier –, sous le signe de Soliman et de son génial architecte, Sinan. Récit d’une visite de mosquées en hammams.
Située sur une colline, la mosquée de Soliman était visible de mon hôtel à Istanbul et deviendra ma pause quotidienne après avoir « crapahuté » toute la journée. Imposante par sa taille et sa magnificence, c’est aussi un lieu apaisant. Autour de la mosquée, on trouve un jardin où des bancs offrent une halte bienvenue et d’où on peut admirer le bâtiment, les allers-venues, les fidèles faire leurs ablutions rituelles ou simplement lire au frais. Puis, au-delà du mur de clôture, ouvert de fenêtres, une large esplanade est occupée de cafés, de marchands de souvenirs et de cartes postales. Cet espace aéré et calme (lui-aussi) est ceint par les écoles coraniques, les bains, sans doute l’ancien caravansérail. Tout est d’une belle uniformité et les toits de zinc aux multiples petites coupoles sont comme des répliques miniatures de celles de la Süleymaniye.
À équidistance presque de la Süleymaniye, deux mosquées m’ont subjugué. Au sud-ouest, la mosquée Sehzade (des Princes). J’y accède par l’avenue Shezasabasi, bruyante et extrêmement passante. Là aussi, entourée d’un large jardin, je trouve le même calme et un refuge aux bruits et aux agitations de la ville. La mosquée renferme d’importants mausolées, dont celui du prince Mehmet, malheureusement inaccessible lors de ma visite. Si au contraire, de la Süleymaniye je descends du côté du bazar aux épices, je découvre, coincée dans le dédale des allées du bazar, la mosquée Rustam Pasa. J’y accède par un petit escalier coincé entre des échoppes. De la terrasse, je crois pouvoir toucher les toits voisins. Elle m’a séduite par son décor de carreaux d’Iznik, sublimes.
Pour une expérience hautement symbolique de mon immersion dans le monde ottoman, celle du bain turc, j’ai choisi le hammam Ayasofya Hürrem Sultan, situé entre Sainte-Sophie et la mosquée Bleue. Construit là encore par le prolixe architecte Sinan, en 1556, c’était un hammam royal destiné à Roxelane, cette jeune esclave ukrainienne kidnappée par des Tatares, vendue comme esclave et … devenue l’épouse de Soliman le Magnifique. C’est une débauche de marbre blanc, avec des « tapis » de marbre de couleurs au centre des pièces, de magnifiques robinets de cuivre (je rêve d’en rapporter un !) et des hauteurs sous coupoles impressionnantes.
L’expérience du hammam à Istanbul est une expérience assez régressive. Totalement abandonnée aux mains expertes de Aleyna, celle-ci va me savonner de la tête aux pieds jusqu’à ce que je ressemble à un grosse bulle de savon. Puis, elle me rince à grands sauts d’eau. Un peu étourdie et totalement ramollie, elle me sèche, avant de me confier aux autres mains expertes de la masseuse (russe) qui va m’enduire d’huile parfumée à la rose. Plus de 2 heures plus tard, propre comme jamais, je sors du hammam d’un pas un peu hésitant… C’est une expérience à réserver plutôt en fin de journée parce qu’on en ressort totalement lénifié.
Tous ces lieux, je m’en suis rendue compte a posteriori, ont été édifiés sur l’ordre de Soliman et confiés à Sinan l’architecte. Un fil rouge passionnant pour ma visite d’Istanbul. Mais j’aurais pu vous parler également de ma découverte des quartiers « branchés » de Ortaköy et de Besiktas, de celui plus huppé de Nisantasi, du parc de Yildiz depuis lequel on a une vue époustouflante sur le Bosphore, du pavillon d’Ihlmamur, du palais Beyerbeyi… Ce sera pour une autre fois car je suis bien loin d’avoir épuisé les ressources d’Istanbul et c’est tant mieux. Plus la ville me devient familière, plus je m’y sens bien et plus j’ai envie d’y retourner.
Pour prolonger le rêve, pourquoi ne pas vous offrir un séjour dans un superbe hôtel à Istanbul ?
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