
Ne vous fiez pas aux apparences. Derrière la ville trépidante, réputée pour ses concerts de klaxons et sa frénésie, se cache un Marseille où l’on prend le temps de paresser au calme… et à l’ombre ! On échappe vite à la foule en grimpant sur les collines ou en flânant d’une anse à l’autre, les pieds au bord de la Méditerranée. Et dans certains arrondissements plus excentrés, c’est la campagne qui vous attend, provençale et donc parfumée !
A Marseille, le calme se mérite à la force du mollet : pour quitter l’effervescence du Vieux Port et rejoindre le plus vieux quartier de la ville, le « Panier », il faut grimper quelques jetées d’escaliers et ruelles escarpées. Mais rien n’interdit de faire de petites haltes en chemin pour regarder les maisons construites de guingois, le linge pendu aux fenêtres, les façades ocrées aux murs cloqués. Et goûter, sans se presser, le charme de ce quartier où – presque – tout le monde se connaît.
Perchée en haut du Panier, la place des Moulins est un joli concentré de Provence avec ses bancs, ses platanes et ses personnes âgées qui profitent de la sérénité des lieux, toujours prêtes à entamer la conversation. On s’attarderait bien mais il est déjà midi et la queue doit déjà être longue devant « chez Etienne » (43, rue de Lorette), un restaurant-pizzeria connu comme le loup blanc pour ses « pizz » et ses salades de supions (petites sèches) à l’ail mais qui n’a – toujours – pas de téléphone pour réserver ! Complet ? On peut alors mêler le rapide à l’agréable et manger une salade à l’ombre des arcades de la Vieille Charité, belle bâtisse du XVIIe siècle qui abrite des salles d’exposition, les musées d’archéologie méditerranéenne et des Arts africains, océaniens et amérindiens… ainsi qu’une très jolie cafétéria !
Il se passe toujours quelque chose sur ce joli cours ombragé perché au-dessus de la Canebière : brocante le 3e dimanche de chaque mois, vide-greniers, journées des plantes et jardins, marché aux timbres… Le rendez-vous le plus attachant a lieu tous les mercredis, jour du marché paysan qui installe ses cargaisons de fruits et légumes, fromages, oeufs, miel, viandes et poissons, plus quelques bouquets de fleurs et plantes aromatiques aux parfums qui chatouillent agréablement le nez. Beaucoup de bio sur les étals et de bobos dans les travées !
Ne pas visiter Notre-Dame de la Garde serait un sacrilège mais il faut vraiment avoir la foi pour venir à pied depuis le Vieux Port ! Bien-sûr, on peut prendre le bus ou le petit train mais la grimpette est bucolique et agréable si l’on passe par les jardins de la colline Puget puis du Bois sacré. Le colossal édifice romano-byzantin trône en haut de la colline : coup d’œil appuyé pour les mosaïques intérieures, dorées à souhait. Et dernier arrêt sur l’esplanade de la basilique : embrassant l’horizon, la vue est extraordinaire et donne immanquablement l’envie d’aller goûter d’un peu plus près cette éclatante Méditerranée qui brille au soleil.
Justement, nichée sous la Corniche, l’anse de la Fausse Monnaie est un trésor bien caché. La mer clapote gentiment entre les « pointus » (barques traditionnelles) des rares habitants à profiter de ce petit paradis ouvert sur la Méditerranée. A l’heure de l’apéritif, on les voit s’installer sur leur minuscule terrasse et s’il n’y a pas assez de place pour tout le monde, squatter les rebords des barques, le verre à la main. Si vous n’êtes pas invité, consolez-vous en poussant par la côte jusqu’au vallon des Auffes, port de pêche miniature et bourré de charme qui sent bon le jasmin.
Comment sait-on que les beaux jours s’installent à Marseille ? Lorsque l’on voit, dans les bus, tous les lycéens avec leur serviette sur l’épaule. Ils profitent de la pause déjeuner pour aller bronzer ou piquer une tête sur la plage des Catalans, la plus proche du centre. Pourquoi ne pas en faire autant ?
Après s’être bien rafraîchi, en une petite heure de bus du Vieux Port, on rejoint le château de la Buzine qui se trouve toujours à Marseille, dans le 11e arrondissement. Ici, c’est vraiment la campagne, les cigales font un bruit d’enfer en été et ça sent le thym et la violette. L’ancienne propriété de Marcel Pagnol, que le romancier acheta en 1941 pour la transformer en cité du cinéma, est en plein chamboulement. Après des années d’abandon, le parc est actuellement en cours de restauration et le château enfin prêt à accueillir, en mai prochain, la future « Maison des cinématographies de la Méditerranée ».
Longer la corniche à vélo, descendre tout doux vers les minuscules anses marseillaises et rouler, vent arrière, jusqu’à la calanque de Callelongue, c’est royal ! Le souci à Marseille, c’est que ça grimpe vite dès que l’on s’éloigne un peu trop de la mer : pour visiter Notre-Dame de la Garde ou même le Panier, mieux vaut donc oublier ! L’astuce, c’est d’opter pour un vélo à assistance électrique ou un joli scooter jaune poussin. Près de la gare Saint-Charles, la société Wattmobile en a plusieurs en location à la journée.
Balades, baignades et saveurs provençales… le week-end marseillais touche à sa fin. Alors, reposé ?!
Et vous, quel est votre coin préféré à Marseille ? Racontez dans la partie commentaires !
Mon coin préféré àMarseille : les Goudes, avec ses plages, ses personnages hauts en couleurs, ses petits cafés typiques. Et le soir, un des boites de nuit les plus fréquentée de Marseille !
Ca donne envie de (re)lire Total Kheops de Jean-Claude Izzo qui parle admirablement de Marseille. De marcher dans les pas de Fabio Montale : Le Roucas-Blanc, l’Estaque, Pointe Rouge…
Vanessa
le 24 mars 2011 :
Et pour ceux qui voudraient pousser un peu plus loin (mais àpeine !) il y a le charmant village de Cassis et ses magnifiques calanques àdécouvrir. Pour s’y rendre, prendre la route des crêtes, avec une vue vertigineuse ! On débouche alors sur la plus haute falaise d’Europe !