
De l’hébergement au restaurant, Venise a la réputation d’être une destination plutôt chère. Et c’est vrai. Toutefois, il est possible d’aller à la découverte de la ville gratuitement. Les musées les plus connus sont payants, mais toutes sortes de lieux sont accessibles gratuitement. Art contemporain, histoire, architecture, mais aussi simple émerveillement pour cette ville extraordinaire : notre sélection 100 % gratuite vous emmène dans ces lieux qui donnent un aperçu varié de Venise.
Pour une petite ville, Venise dispose d’un nombre surprenant de musées. Les œuvres d’art y sont partout : des palais aux fondations, des églises aux musées… Un certain nombre de portes s’ouvrent gratuitement, pour certaines occasions, ou tous les jours.
En Italie, les musées nationaux sont gratuits pour tous et sur tout le territoire le premier dimanche de chaque mois. À Venise, plusieurs musées nationaux sont ainsi accessibles.
Sur les berges du Grand Canal, on entre à la Ca’ d’Oro, pour admirer la collection de peintres flamands et toscans du baron Franchetti. De son balcon, la vue sur le marché du Rialto est unique. Sur l’autre rive, à Santa Croce, le Museo d’Arte Orientale est niché au dernier étage de la Ca’ Pesaro. Il présente une curieuse collection d’objets exotiques, dont de sublimes marionnettes thaïlandaises.
Avec son architecture toscane, le Palazzo Grimani renferme des trésors. Une fresque, une sculpture, un trompe-l’œil ou un tableau, le visiteur va de surprise en surprise dans les salles de ce petit musée peu visité.
Enfin, les Gallerie dell’Accademia méritent qu’on y consacre au moins deux bonnes heures. Leur collection, richissime, offre au visiteur un fascinant voyage dans l’histoire de l’art vénitienne. On y remarque en particulier les toiles de Bellini et Carpaccio représentant la Venise de leur temps, avec une fascinante profusion de détails.
Pour changer des classiques ou simplement par curiosité, vous trouverez à Venise quelques musées gratuits toute l’année.
En mars 2019, à Castello, l’Ocean Space a rouvert les portes de l’ancienne église de San Lorenzo. Comme son nom l’indique, le lieu se consacre à la recherche artistique et scientifique sur les Océans à travers l’exposition d’œuvres, de vidéos, de concerts et de rencontres, le tout gratuitement. Une visite volontiers familiale, avec notamment des workshops gratuits pour enfants (voir le programme).
Signalons aussi le Museo della Musica, dans l’ancienne église de San Maurizio. Violons, pianos, flûtes et luths vieux de plusieurs siècles sont exposés tandis que résonnent des accords de musique classique. On y voit aussi les différentes étapes du travail du luthier, rappelant l’excellence italienne dans ce domaine.
À Venise, l’art contemporain est tout autant chez lui que les toiles baroques. En témoignent les nombreuses galeries semées aux quatre coins de la ville, dont l’entrée est toujours gratuite.
Dans le quartier de San Marco, visitez la GalleriaA+A, non-loin du Palazzo Grassi. Les expositions y sont préparées par de jeunes curateurs qui invitent artistes confirmés et talents émergents à se confronter à un fil conducteur. Dans le quartier du Ghetto, de nombreuses petites galeries exposent des œuvres de style très varié. Il suffit de se laisser tenter par leurs vitrines où sont présentées toiles colorées ou sculptures contemporaines. À Santa Croce, l’International Cultural Istitute (ICI) se dédie à des projets qui conjuguent art contemporain et ethnographie.
Mais il n’y a pas que les galeristes qui font vivre l’art contemporain à Venise. Les fondations sont aussi nombreuses à enrichir la scène culturelle vénitienne, et certaines sont gratuites ! C’est le cas de la Fondation Willmotte, de l’architecte français du même nom, qui gère un espace à Cannaregio. Tout au long de l’année, les expos s’y succèdent, tour à tour dédiées à la photographie ou à l’architecture contemporaine. Sur les Zattere, un long quai au sud de la ville, la v-a-c est une fondation russe dédiée à l’art contemporain. Elle gère un espace appelé DK Zattere, un palais où voir des expositions, conférences et concerts innovants. Un programme culturel riche à garder à portée de main. Aussi, c’est l’occasion de boire un café à 1 € dans son petit jardin secret où une œuvre d’art aquatique est dédiée à la lagune vénitienne.
Il est facile, à Venise, de se croire transporté dans un autre temps. L’impression est encore renforcée lorsqu’on a la possibilité de visiter d’antiques palais où tout semble être resté à sa place… tandis que d’autres ont été totalement transformés.
Il en va ainsi du Casino Venier, actuel siège de l’Alliance Française. Ce petit cabinet privé servait d’alcôve où jouer de l’argent sous les stucs et les moulures. Une atmosphère intime et secrète que l’on respire encore en sonnant à la porte pour demander à visiter. Si les salles ne sont pas occupées par des cours, vous pourrez admirer la salle à manger ainsi que la grande salle. Au sol, un petit judas permet encore d’espionner le passage en contrebas.
Aux confins du quartier de San Polo, un palais se consacre à la musique romantique française. C’est le Palazzetto Bru Zane, restauré avec splendeur. Quand on n’y donne pas des concerts, on y organise des visites guidées en français, gratuites et familiales. Rdv tous les jeudis après-midis pour lever le nez sur son merveilleux escalier tout décoré de fresques.
Pendant la Biennale, de mai à novembre, de nombreux palais accueillent les pavillons des nations de la terre entière. On peut ainsi entrer dans des lieux habituellement fermés au public, parmi lesquels des églises ou des palais privés. En arrivant à Venise, récupérez le programme officiel de la Biennale à l’Office de Tourisme et consultez la carte des pavillons extérieurs que vous pourrez visiter.
Toute l’année, sur réservation obligatoire, le Fondaco dei Tedeschi vous invite à grimper sur son toit. D’abord entrepôt au XVe s., puis bâtiment des postes pendant des années, il a été rénové par l’architecte Rem Khoolas et c’est désormais un espace dédié au shopping de luxe et à la mode. Au dernier étage, la soupente accueille des expos temporaires. On la traverse pour accéder au toit, aménagé en terrasse d’où l’on contemple l’une des plus belles vues sur le Grand Canal et le pont du Rialto en contrebas.
Les peintres vénitiens ont pendant longtemps eu pour terrain de jeu les églises vénitiennes. L’art religieux a ainsi permis aux plus grands de réaliser leurs chefs d’œuvres, que l’on trouve encore pour beaucoup à l’intérieur des églises. Pour financer le maintien de ce patrimoine immense, une partie des églises ont établi un droit d’entrée, de 3 € par site. Pour économiser, vous pouvez prendre un pass Chorus qui les ouvre toutes (12 €), ou vous concentrer sur celles dont l’entrée est gratuite.
Voici quelques sites remarquables que vous pourrez voir sans billet :
– San Francesco della Vigna et son Bellini.
– San Pantalon, avec le plus vaste plafond peint au monde.
– Santa Maria della Salute, merveille baroque à l’architecture circulaire.
– San Giorgio Maggiore, sur l’île du même nom, bâtie sur les plans de l’architecte Palladio, génie de son temps.
– San Geremia, proche de la gare, où se trouvent les reliques de sainte Lucie.
– Enfin, bien sûr, la Basilique Saint-Marc, flamboiement de l’art mosaïque vénitien, dont l’accès est bien gratuit !
Il y a donc largement de quoi remplir un séjour vénitien de visites gratuites. À compléter par l’activité gratuite par excellence : la promenade. Se perdre dans Venise, contempler ses places animées, les façades de ses bâtiments anonymes ou célèbres et les mille détails de sa vie quotidienne si particulière, ça n’a pas de prix !