
Mis à jour le 2 janvier 2020
| cuisine , Food & coutumes
Publié le 7 août 2014
Concilier voyage et régime végétarien n’est pas toujours simple. Surtout lorsque l’on connaît mal la cuisine du pays visité. Et puis il paraît difficile de se fier seulement à sa vue tant certains plats « exotiques » sont informes…et carrément indescriptibles. Lorsque vous allez au restaurant, le mieux est encore d’indiquer vos préférences au serveur et d’être clair pour éviter tout quiproquo. En attendant, on vous propose quelques destinations végétariennes, pour manger en toute tranquillité.
L’Inde est la destination phare pour qui veut manger végétarien. Plusieurs religions, qui prônent la non-violence et le respect de tout être sur terre, sont à l’origine de ce mode alimentaire (l’hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme)… mais aussi des facteurs économiques. Car pour une même surface de terre, un cultivateur de légumes et de céréales obtiendra une production supérieure à celle d’un producteur de viande.
Quoiqu’il en soit, la cuisine végétarienne indienne est incroyablement variée et savoureuse. Une constante ? Les épices, bien sûr ! On en trouve un peu partout, même dans les desserts (comme le kulfi, glace à la pistache et à la cardamome). Côté salé, il y a le dhal, certainement le plat le plus répandu car simple et bon marché, préparé à base de lentilles. Le biryani quant à lui associe riz pilaf, épices en tout genre (dont le safran) et viande, mais on le trouve aussi en version végétarienne. Dans le Sud de l’Inde, on commence la journée avec des dosai, crêpes à la farine de lentilles et au riz que l’on mange natures ou farcis aux légumes (l’association des trois aliments en fait un plat parfaitement équilibré) ou des idlis, petit gâteaux de riz que accompagnés de coconut chutney ou de bouillon épicé de légumes (sambar). Assurément dépaysant !
Si vous voyagez dans le pourtour méditerranéen, vous découvrirez que les spécialités sont assez similaires d’un pays à l’autre. Ainsi, en Grèce, en Turquie, et au Liban, il existe toute une tradition autour du mezze (ou meze en Turquie), une ribambelle de petits plats qui permet de varier les saveurs. Les trois tables proposent les fameuses feuilles de vignes farcies, des déclinaisons autour de l’aubergine (en caviar, grillées…) et de délicieuses spécialités à tartiner : le houmous, à base de pois chiches, au Liban, le fava turc préparé avec des fèves, ou, dans un autre genre, le tzatziki (yaourt au concombre), véritable institution en Grèce.
Au Liban, on vous servira aussi du taboulé, abondamment garni de menthe, ou des falafels, dont la réputation a dépassé les frontières du pays. Et si vous n’êtes pas lassés des aubergines, goûtez l’imam bayildi, préparé avec des oignons et des tomates. Servis en petite quantité, ces mets sont toutefois très consistants. Pour le plaisir, offrez-vous tout de même une part de baklava, parce que ça ne se refuse pas !
La cuisine japonaise a emprunté au fil des siècles nombre d’aliments de base à la Chine. Parmi ceux-ci, on trouve le soja, qui se décline sous de nombreuses formes et se révèle idéal pour remplacer les protéines animales. On l’utilise entre autres la pour préparation de la soupe de miso (pâte de soja fermentée), que l’on peut consommer à tous les repas, et du tofu, un indispensable de la cuisine végétarienne. On le cuisine avec des algues, en bouillon, avec des soba (nouilles au sarrasin) ou des udon (nouilles au blé)… Certes, il est désormais facile de s’en procurer en France. Mais au Japon, ce sont des maîtres de tofu qui se charge de sa confection dans la plus pure tradition. Pour tester, rendez-vous à Kyoto (on vous recommande l’Okutan), où vous trouverez des restaurants végétariens remarquables. Tofu moelleux à souhait et saveurs relevées garanties !
Un autre classique de la culture nippone : les algues. Nori, kombu et wakame figurent parmi les plus consommées. Elles possèdent également des propriétés nutritives très intéressantes car riches en protéines, vitamines et sels minéraux. Dans les sauces, les salades, l’eau de cuisson…les Japonais en mettent un peu partout. Enfin, de nombreux restaurants servent l’okonomiyaki, une sorte de crêpe-omelette que l’on prépare soi-même. Ce plat un peu fourre-tout permet de choisir ses ingrédients, ce qui est bien pratique !
Sous l’impulsion des taoïstes chinois, une grande fête végétarienne est organisée durant les 9 premiers jours du 9e mois du calendrier lunaire. Si elle donne lieu à des processions plutôt violentes, où les fidèles sont exaltés sous les mortifications, elle instaure un régime végétarien destiné à purifier l’âme. On trouve alors des restaurants végétariens à tous les coins de rue : ils se signalent par un drapeau jaune et rouge. Vous aurez l’occasion de découvrir des classiques de la cuisine thaï comme la salade de papaye ou encore le kanom chin (riz et nouilles assaisonnés de curry). Mais surtout, une foule de plats à base de légumes agrémentés de protéines de soja qui ressemblent à s’y méprendre à de la viande.
Au pays du hamburger, la cuisine végétarienne a trouvé sa place au soleil et ce grâce aux hippies. Le mouvement, qui prône le respect des autres et de la nature, a été un véritable pionnier en matière d’agriculture bio et de réflexion sur la condition animale. Les restaurants qui se fournissent en produits bio et locaux, et proposent une carte végétarienne/végétalienne, se sont multipliés. À Los Angeles, c’est même devenu tendance : tous les grands chefs s’y mettent. La municipalité a par ailleurs adopté le lundi végétarien dans toutes les cantines scolaires de la ville. Un bon point !
Mais si vous cherchez de bonnes adresses, allez du côté de San Francisco, un véritable modèle en son genre : ici, on ne vous regardera pas avec des yeux ronds si vous commandez du tofu brouillé à la place du bacon au petit déj. Pour éveiller ses papilles, rien de tel qu’un repas au Greens, à Fort Masson, dont la cuisine inventive fait la réputation de la maison depuis plus de 30 ans.
Dans la capitale, il paraît difficile pour un végétarien d’échapper à la fameuse Currywurst et au kebab pour les déjeuners sur le pouce… Mais les allemands sont les champions de l’alternative : ils ont ainsi créé l’öko-Dönner (ou Vöner), un kebab où la viande est remplacée par du fromage et des courgettes, le tout agrémenté d’épices.
À la belle saison, profitez des nombreux parcs de la capitale pour pique-niquer : vous pourrez composer votre repas en vous ravitaillant dans l’un des nombreux supermarchés bio et veg-friendly. Dans l’est berlinois, on trouve d’ailleurs le plus grand d’Europe. Concernant les restaurants, il y en a pour tous les goûts, et même les végétaliens y trouvent leur compte, notamment du côté de Friedrichshain, Kreuzberg et Prenzlauer Berg.
Lien utile pour préparer son voyage : www.happycow.net
Merci Morgane
Si manger végétarien peut provoquer de belles découvertes gustatives comme vous le montrez, ceci ne devrait plus être un problème nulle part, dans les pays occidentaux du moins.
En effet, nous servons des dîners « table d’hôtes » dans notre maison d’hôtes (www.relais-de-saint-preuil.fr) et nous avons constaté depuis 10 ans une augmentation très sensible des régimes à prendre en compte pour les repas, régimes confessionnels ou philosophiques (végétarien, végétalien…), mais aussi, et de plus en plus pour des personnes de tout âge, des allergies au gluten, aux fruits à coques (noix, noisettes…), aux œufs, régimes sans sel ou beurre ….
Ayant vécu dans des pays musulmans en Asie du sud-est, nous avons dès l’ouverture de notre maison pris en compte ces situations et nous demandons dès la réservation si nous devons prendre en compte un régime ou une allergie lors du repas, et tout se passe très bien.
A priori, nous sommes peu nombreux à agir de la sorte et nos hôtes en sont agréablement surpris.
Merci pour ce témoignage !
Attention, La cuisine japonaise n’est pas toujours réellement vegetarienne, nombres de plats contiennent des sauces aux poissons ou des traces de poissons; par exemple, la recette traditionelle de la soupe miso contient de la Bonite (pour de poisson séché)
Concernant l’inde, le sud est bien plus vegetarien que le nord, mais si vous êtes végétalien, beaucoup de plats contiennent du ghee, un sorte de beurre clarifié, sans compter les produits laitiers présents presque partout, étant un des aliments les plus purs pour eux. Par chance, les œufs sont considérés comme de la viande. Ainsi le terme » pur veg » signifie en fait lacto-vegetarien.
L’Australie et la Nouvelle zelande se sont aussi mis à l’heure vegetarienne, et il est de plus en plus facile de trouver des produits Vg dans tous les supermarchés, des alternatives dans les restaurant, et presque tous les cafés ont le choix entre lait animal et lait vegetal.
Et enfin aux etats unis new york aussi est plutot Vg-friendly dans son genre
Morgane
le 13 août 2013 :
Article très intéressant qui met à rude épreuve ma gourmandise !! Les paragraphes sur l’Inde, le Japon et la Thailande ont attiré plus particulièrement mon attention car j’ai pour projet d’ici février 2014 de partir faire le tour de l’Asie ! Après leur lecture, j’en ai l’eau à la bouche 🙂 !
Le petit déjeuner indien avec le dosai (qui semble être un régal pour les papilles), celui composé de légumes variés sera plus équilibré que le nature ou farçis à la pomme de terre. Un peu trop énergétique avec tous ces féculents, sauf peut-être pour un sportif en pré-compétition 😉